Bon, ben ça arrive. Je me suis copieusement endormi sur le promo de Malcuidant. Ah non, je ne me suis pas emmerdé à dormir (ça, je le réserve à d'autres productions). Non, non, je n'ai juste pas rédigé ma chronique dans un délai raisonnable. Je pourrais vous parler de mes escapades estivales, d'autres papiers à rédiger ou d'un flagrant manque de temps. Mais soyons réalistes, c'est juste que je ne savais pas trop quoi penser de cet album autoproduit, oscillant entre l'adhésion et la retenue. Bon, au boulot...

Comme évoqué dans de précédents épisodes, le sentiment nostalgique que procure notre scène black française actuelle est notable. Des formations de plus en plus nombreuses viennent se gorger du black (notamment scandinave) des années 90, pour nous proposer des opus mélodiques loin des dissonances, parfois stériles, actuelles. Toutefois, Malcuidant n'est pas un nouveau venu dans la team France, le groupe sévissant depuis quatorze ans. Je ne saurai vous dire s'ils ont opéré un changement d'orientation, mais nostalgie il y a. La nostalgie ne rime pas forcément avec une copie carbone d'un fossile. On sent clairement des trémolos épiques et des chœurs guerriers éthérés qui rappellent le Memoria Vetusta I de Blut Aus Nord. Quand le riff se fait plus thrash, Malcuidant m'évoque par instants Cradle of Filth (à la grande époque). Ces moments fugitifs se mêlent toutefois avec des moments plus convenus, et l'excitomètre ne tourne pas à plein régime. Les Français affichent leur personnalité, en bousculant leurs morceaux (les enchaînements de "Lueur de Désespoir" en sont un bel exemple). Mélodique, mais montrant les crocs plus que souvent, Malcuidant n'est pas là pour nous jouer de l'atmo. Non, l'album est haineux et énergique. Efficace et entraînant, à défaut d'interpeler.

Malcuidant fait tout dans son coin, et sincèrement ils font les choses bien. Le CD est pro, la zique est travaillée et bien rendue. OK, c'est une BAR au son neutre mais elle est bien programmée et rend finalement très bien dans ce black mélodique à tendance glaciale. Donnant tout le côté dynamique, la BAR prend pas mal de place au mix au détriment des guitares. Par contre, le son général est bien adapté, dans les mediums-aigus avec un rendu assez criard. Sans être crassou, ça colle parfaitement au style.

Bref, il y a des qualités et des défauts mais pas énormes et c'est une autoprod. Mais en même temps, je ne décolle pas. Misère, je tourne en rond... Les parties de Et les Cieux... pourront tourner à fond dans votre caisse. Je conseille l'écoute au minimum au plus nostalgiques de la seconde partie des années 90 qui trainent ici.


Rédigé par : Prince de Lu | 13/20 | Nb de lectures : 12799