Un nouvel album de Mago de Oz, c’est toujours une bonne raison de faire la fête et de lever le coude… si jamais vous aviez besoin d’une raison ! Et en 2010, voilà l’épilogue à la saga "Gaia" pointer le bout de nez sous le titre "Gaia III-Atlantia". Le premier opus de la saga était paru en 2003, et faisait suite au magnifique (et festif avant tout) "Finisterra" dont nous fêtons les 10 ans. Et s’il a fallu 3 ans à nos amis hispaniques pour donner une suite à "Gaia", il leur en aura fallu 5 de plus pour accoucher du volume 3 (double album, comme "Gaia II"). Notez tout de même que dans l’intervalle, ils ont sorti entre autres un album, "La Ciudad de los Arboles"(2007), ainsi qu’un DVD live "Barakaldo" (2008).

Si Mago de Oz est connu pour sa musique festive et enjouée, ce n’est pas exactement une grossière erreur. Mais il faut bien noter que la musique des Ibérique s’est quelque peu assombrie depuis "Gaia" et ne ressemble plus à l’enchaînement de tubes « chanson à boire et à danser » que pouvais être "Finisterra". Et il en sera de même avec ce troisième opus de la saga, qui s’ouvre sur une intro dispensable. Passons donc rapidement à "Dies Irae" qui s’avère être un des gros morceaux de l’album. Un titre de plus de neuf minutes qui débute au piano-flûte, et monte crescendo jusqu’à l’explosion de chœurs et autre solo de guitare. Une excellente chanson dont le refrain en latin ne gâche rien.

La piste N°3 s’avère être "Fur Immer". Déjà rien qu’au titre vous devez avoir tilté. Le nom de la chanson est en allemand. Cette dernière débute et… gros son de synthé typique indus teutons. On regarde le nom sur la pochette : Mago de Oz. Non, franchement ça fait tout bizarre. Que dire finalement, sinon que ce titre est une véritable bombe ? On va quand même rassurer les puristes, seul le refrain est chanté dans la langue de Goethe. "Fur Immer" et son refrain calibré pour le live qui se retient aisément est quand même un titre sombre avec de gros riffs distillés avec précision. Pari osé, pari réussi haut la main.
Des autres chansons notables, on retiendra surtout le titre éponyme, véritable pièce musicale de plus de 19 minutes ! Oui, "Atlantia" est un morceau fleuve qui aborde différentes couleurs et fait voyager l’auditeur entre instants oniriques et passages de bravoures où Carlitos montre qu’il n’est pas un manche. Un très grand morceau pour le mage qui montre combien il excelle dans ce registre difficile. Car pour ne pas lasser son auditoire durant vingt minutes, il faut faire preuve d’un minimum talent ! Dans un registre différent "Vodka and Roll" démarre sur les chapeaux de roue et se poursuit sur un rythme entêtant jusqu’au refrain à reprendre en chœurs. Du tout bon !

Ce "Gaia III" renferme encore quelques bons titres, mais aussi quelques chansons beaucoup plus dispensables notamment dans la seconde moitié de l’album. Patricia Tapia fait désormais partie intégrante du groupe, et voit sa participation accrue, comme sur "El Violin del Diablo" qu’elle chante entièrement. Au final, "Gaia III" n’est pas l’album ultime de Mago de Oz, mais un bon album, assez représentatif de ce qu’est le combo espagnol en 2010.

Plus haut, j’avais dit que "Gaia III" concluait la saga (pour ceux qui suivent), eh bien j’ai menti ! Car si vous voulez vraiment en terminer avec la saga "Gaia", il vous faudra poser une oreille sur "Gaia Epilogo" (qui a priori porte relativement bien son nom), un album un peu bancal au premier abord, puisqu’il regroupe des titres composés durant les sessions des "Gaia", mais jugés trop différents pour apparaître sur ces albums. Mais ceci sera une autre histoire…


Rédigé par : aimeji | 14/20 | Nb de lectures : 12549