Non satisfait d'être un multi-instrumentiste maîtrisant guitares, basse, claviers et chant, le suédois Magnus Karlsson est un homme qui ne semble jamais s'arrêter de composer et jouer. Cumulant depuis le début du siècle sa participation (actuelle et passée) à une dizaine de projets et groupes dont certains ne sont plus à présenter (Primal Fear, Allen/Lande, Kiske/Sommerville), Magnus s'est même lancé dans un projet 'solo' il y a quelques années avec le soutien du label Frontiers Music.

Pour compléter et pimenter cette nouvelle entité, Magnus fait appel à un batteur de session, ayant d'abord engagé le très prisé Daniel Flores (Mind's Eye, The Murder of my Sweet, etc.) au moment du premier album, puis Jaime Salazar (ex-Allen/Lande) pour ce "Kingdom of Rock". Si ce titre de disque apparaît plutôt pompeux, il s'avère justifié par le casting qu'il présente, car à l'instar d'Avantasia ou Ayreon, Free Fall est un projet marqué par la participation de nombreux invités qui sont ici tous des chanteurs (et une chanteuse).

Jorn Lande, Joe Lynn Turner, Tony Harnell ou encore Tony Martin pour en citer une partie, Free Fall souhaite nous offrir un hard rock mélodique racé, empli de tubes qui ne doivent rien au hasard. Le résultat demeure assez homogène de par la légèreté globale des compos, toutefois les différents intervenants sont là afin d'apporter une touche personnelle à chaque extrait. Sans compter que Magnus exploite convenablement ses instruments pour enrichir le propos instrumental, à l'image des parties orchestrales du morceau-titre, des leads power metal de l'énergique 'Angel of the Night', superbement chanté par David Readman (Pink Cream 69, Voodoo Circle) ou de l'entrain folk contagieux d'un 'Another Life' voyant Rick Altzi (Masterplan, At Vance) délivrer une prestation à la Jorn Lande. Ce dernier s'illustrant d'ailleurs comme à son habitude, le temps du solide et rythmé 'Kingdom of Rock'.

De loin, Free Fall pourrait sembler easy listening mais il a de bons arguments à faire valoir quand il faut sonner heavy, tel ce 'Out of the Dark' où la détermination vocale impériale de Jakob Sammuel (The Poodles) fait une grosse différence, appuyée par un riffing 'couillu'. Remarqué aussi par ses guitares saillantes, 'When the Sky Falls' est lui sublimé par un Tony Martin qui décidément ne faiblit pas le temps passant ; voilà une belle pièce mid-tempo dont les couplets ne sont pas sans rappeler Dio (et le solo principal est de fort bon goût également).
Pour autant, les harmonies mélodiques assez simplistes ne manquent pas à l'appel et accompagnent les pistes à résonance hard fm ('No Control' avec Joe Lynn Turner, 'I Am coming for You', 'Never Look Away' n'étant pas sans évoquer Stryper) où un piano n'est lui jamais loin non plus, en support.

M. Karlsson assure avec brio le chant seul sur 2 morceaux, pour un rendu fort correct, c'est à dire du hard mélo sans prétention servi par une prod' contemporaine enrobant un contenu qui n'aurait pas dépareillé 25 ans en arrière. Dans des tonalités vraiment grand public, la ballade au goût pop 'The Right Moment' chantée par une dénommée Rebecca de la Motte, inconnue pour ma part et qui possède un timbre charmant, dénote quelque peu mais ne me semble pas hors propos.

Si vous cherchez du hard rock de bon goût, au casting 5 étoiles et aux mélodies raffinées, alors Free Fall vous tend les bras sans discernement. Voilà le genre de disque qui sous son caractère 'conventionnel', apporte une petite fraîcheur tout ce qu'il y a d'agréable.




Rédigé par : gardian666 | 15,5/20 | Nb de lectures : 7087