Demandez aux kronikeurs de VS. Ils vous avoueront – s’ils sont honnêtes et je n’ai aucune raison d’en douter - que lorsque Greg (Gloire, honneur et prospérité à notre Dieu !) leur annonce l’arrivée imminente d’un petit colis contenant les dernières nouveautés, ils trépignent comme des gosses impatients d’ouvrir leur Mistral Gagnant. Vrai ou faux? Car dans ce colis il y a forcément le dernier opus de leur groupe favori et là ils jubilent, imaginant par avance les divines heures d’écoute et l’enivrement que la lecture de leur prose va procurer aux lecteurs de votre site préféré.

Mais figure aussi et souvent le premier effort d’un groupe dont personne n’a entendu parler et dont il va falloir vendre la marchandise - en toute objectivité bien sûr - en tentant le fameux numéro d’équilibriste qui consiste à encenser sans trop de dithyrambe ou à démolir sans haine; et puis, il y a également le truc dont personne ne veut et essaie de refiler aux copains et sur lequel on va se venger sans vergogne. (Hein Bozkiller ? merci pour Gutter Sirens ! Je te revaudrai ça…).

Si ces critères sont équitablement rassemblés, c’est-à-dire la plupart du temps, déception et contentement sont eux aussi bien répartis. Et puis, il y a le groupe « punition ». Il est comme ça le boss ! (Que la vie lui soit douce et que coule sur lui des rivières de miel). Pour nous punir de nos égarements épistolaires, il nous inflige la sanction suprême en nous refilant la kro d’un groupe qui va nous énerver grave. Celui sur lequel on a si peu de choses agréables à dire que fermer notre gueule serait le plus grand service à lui rendre. Pour moi, ils sont au nombre de 4 : Saga, Elvaron, Asia et Magnum. Quoi ? Seulement 4 ? Heureux homme ! Il t’est donc aisé d’éviter les migraines et les crises d’angoisse. Pense donc, 4 seulement ! A la vérité, ils sont bien une petite dizaine à me mettre les nerfs en boule, mais ces 4-là, ils tiennent bien leur place dans mon Panthéon des crispants du bulbe.

Je n’y peux rien, c’est physique. Voilà 4 noms qui ont le don de me filer de l’urticaire. Et j’ai beau appliquer toutes les pommades produites par l’industrie pharmaceutique, rien n’y fait, ça gratte toujours ! Et puis, ils ont à tour de rôle réveillé en moi la sourde colère du musicien frustré et trahi par la médiocrité. Une médiocrité n’ayant d’égale que leur mégalomanie.

Donc, « chouette! » que j’me dis. (Oui, je sais, j’ai beaucoup d’humour.) Un album de Magnum à kroniker! De plus un live et double par dessus le marché, j’adore… Allez Greg, vas, je ne te hais point ! (Que dis-je ? Je baise tes pieds et que ta divine lumière nous accompagne pour des siècles et des siècles !). Et puis, de quoi me plaindrais-je ? Y en a qui paierait gras de cajou pour être à ma place. Si, si, j’en connais…

Bon, si Magnum n’est pas mon groupe de référence – je crois que maintenant vous le savez- ce serait mépriser les fans de la formation britannique que de passer sous silence une discographie aussi impressionnante que la fiche de salaire des patrons du CAC 40. Or, méprisant, je ne le suis jamais. (Enfin, quelque fois ça m’arrive. Quand c’est mérité. Bon, d’accord, parfois je suis méprisant !) Et puis quand on vend 200 000 exemplaires d’un album ("Wings Of Heaven" 1988) rien qu’au Royaume-Uni, on a de quoi faire fermer son clapet à n’importe lequel des kronikeurs mal embouchés !

Or, donc, ça fait 30 ans pile-poil que Bob Catley et sa clique de joyeux drilles écument les platines et les scènes du monde entier. Ils ont donc eu largement le temps de se forger un auditoire réceptif. A force de marteler, ça a fini par rentrer. Ben oui, y a un public pour ce genre de musique. Que voulez-vous, tous les goûts sont dans la nature et tous les goûts sont respectables, non ? Je vous sens dubitatifs ?

Bref, ce 8ème live a été enregistré lors de dates de la tournée débutée en novembre 2007. Oui, vous avez bien lu, 8ème live. C’est un record ou presque. Je ne connais pas beaucoup de formations qui en alignent autant. Il fait la part belle au plus gros succès dont je vous ai parlés plus haut : "Wings Of Heaven" sorti il y a 20 ans tout juste puisqu’il est joué dans son intégralité. Ajoutez-y 2 titres de "On A Storyteller’s" (1985), 2 de "Vigilante" (1986), 1 de "Kindgdom Of Madness" (1978) et 1 de "Chase The Dragon" (1982) et vous avez les 19 titres qui composent le programme.

C’est sûr, ce live va enthousiasmer les fans ; la track-list est faite pour ça. Et puis les musiciens ne sont pas des débutants. Tout ça est très fluide, rôdé, en place quoi. Blablabla ! Ils maîtrisent leur art – fut-il mineur- à la perfection. Blablabla ! La prod en revanche est bizarre. En fait, je la trouve crade. Peut-être mon lecteur qui fait des siennes ou mes enceintes qui ont rendu l’âme. (Ou alors c’est un impardonnable parti pris). Peu importe. Donc je disais que les aficionados allaient sûrement s’esbaudir à l’écoute de ce double majestueux, incomparable, magnifique live et grand bien leur fasse. ITE MISSA EST !

Et les autres ? Ben, s’ils sont comme moi réfractaires, imperméables, ignifuges, ou bien fermés, immunisés, hermétiques ou alors indociles, insensibles, insoumis, irréductibles, ou bien encore rebelles, récalcitrants, rétifs, sourds voire hostiles, ils peuvent toujours se repasser les vieux JOURNEY. Car pour moi, en matière de hard FM oldie, il n’y pas mieux que la bande de San Francisco. Même si ça fait très longtemps qu’ils n’ont pas sorti d’albums marquants. Je les préfère dans tous les domaines. Le chant de Steve Perry est à pleurer, celui de Bob Catley aussi mais de rire. La guitare de Neil Schon était lumineuse, celle de Tony Clarkin est aussi légère qu’un troupeau de Charolais. Les compos des Américains à leurs débuts et jusqu’au milieu des années 80 étaient « classieuses » et pleines de feeling. Celles de Magnum sont convenues et ennuyeuses au possible. Je ne comprends toujours pas cet engouement pour Magnum.

Désolé, mais bien que j’accepte avec humilité le châtiment que m’impose le Maître dans son infinie sagesse (Que l’on se souvienne de son nom de générations en générations !), je ne suis pas obligé d’aimer ce qui ne peut pas l’être. Non, je ne peux pas, je ne peux pas, snif ! Maître, je t’en supplie, aie pitié ! Snif ! Je te promets d’aller à genoux jusqu’à Nancy couvert des cendres de Systematic Chaos pour y faire pénitence et demander pardon à Elvaron, de les rayer de ma liste noire de groupes à ne pas surtout pas faire écouter aux enfants, de brûler un cierge (noir), que dis-je, un camion de cierges pour qu’ils daignent me permettre dans leur grande bonté de kroniker leurs 10 prochains albums, mais s’il te plaît, je t’en conjure, aie pitié de ton serviteur et délivre moi du Magnum ! Amen !
Je vous avais prévenu, j’aurais mieux fait de fermer ma gueule !

Discographie + ou - exhaustive:
Kingdom Of Madness, 1978
Magnum II, 1979
Marauder (Live), 1980
Chase the Dragon, 1982
The Eleventh Hour, 1983
On A Storyteller's Night, 1985
Vigilante, 1986
Wings Of Heaven, 1988
Goodnight L.A., 1990
Sleepwalking, 1992
Keeping the Night Lite Burning, 1995
Rock Art, 1995
Stronghold (Live), 1997
Spirit (Live), 1998
Invasion Live 1982-1994, 1999
The Last Dance (Live), 1999
Breath of Life, 2002
Brand New Morning, 2004
Princess Alice And The Broken Arrow, 2007
Wings of Heaven Live. 2008


Rédigé par : Karadok | Live dent au logis !/ | Nb de lectures : 10700