Ce qui est bien avec le guitariste belge Dushan Petrossi (IRON MASK), c’est que l’on sait toujours à quoi s’attendre au moment de découvrir un nouvel album de sa composition. Fidèle au créneau speed symphonique qui lui a apporté une (relative) notoriété, le maestro a réactivé son projet MAGIC KINGDOM, dont on était sans nouvelles depuis le réussi "Metallic Tragedy" paru en 2004. "Symphony Of War", qui s’appuie sur un nouveau line-up, est un album sans surprise malgré ses 70 minutes au compteur. Ce qui ne veut pas forcément dire qu’il est inintéressant. Il fera notamment son petit effet chez les fans de RHAPSODY OF FIRE, de l’incontournable YNGWIE MALMSTEEN, voire de STRATOVARIUS.

Ce troisième opus déboule à cent à l’heure avec le morceau « Symphony Of War », sur lequel le chanteur Olaf Hayer (DIONYSUS, LUCA TURILLI) délivre une performance de haute volée. La qualité de ses vocaux est d’ailleurs une constante sur l’ensemble du disque. En ce sens, le vocaliste allemand s’affirme toujours comme l’un des meilleurs dans son domaine. Notons également l’arrivée au sein de MAGIC KINGDOM du claviériste français Phil Giordana (FAIRYLAND), qui tient son poste sans problème.

Sur la deuxième piste, « We Rise », l’incorrigible Dushan Petrossi affiche sans retenue sa volonté d’être Malmsteen à la place d’Yngwie, comme le montre ce clip vidéo on ne peut plus cheap sur lequel la ressemblance physique et musicale entre les deux hommes est frappante. Le hic reste quand même que le guitariste belge apparaît parfois davantage comme une pale copie que comme le digne successeur de Malmsteen.

Très GAMMA RAY dans l’esprit, « Million Sinners World » s’impose néanmoins comme l’un des sommets de "Symphony Of War" avec son refrain entraînant. « Evil Magician » et « In The Name Of Heathen Gods » sont en revanche des titre très convenus, déjà entendu plusieurs centaines de fois dans le genre. Mais ces petites déceptions sont bien vite balayées par un « I’m A Lionheart » magistral qui fait étalage de tout ce que le power metal symphonique a à offrir de meilleur : de la double pédale à outrance, des refrains fédérateurs et des soli néo-classiques du plus bel effet, le tout dans une atmosphère grandiloquente au possible. Autre grand moment du disque, « Unholy Abyss » est sublimé par les vocaux d’Olaf Hayer.
"Symphony Of War" se conclut par une longue pièce avoisinant les 30 minutes, découpée en cinq actes (« Metallic Tragedy – Chapter 2 : The Holy Pentalogy »). Plus théâtrale et symphonique, laissant la part belle aux orchestrations et à la narration, cette deuxième partie d’album tranche quelque peu avec les titres précédents, sur lesquels MAGIC KINGDOM joue indéniablement la carte de la sécurité. Autant dire que cette dernière demi-heure de musique passe comme une lettre à la poste et confère au groupe de Dushan Petrossi un côté plus aventureux bienvenu.
Clichesque à souhait, "Symphony Of War" n’en constitue pas moins une redoutable leçon de speed symphonique remarquablement interprétée par des spécialistes du genre. L’affaire était une nouvelle fois pourtant loin d’être gagnée d’avance.


Rédigé par : up the irons | 14/20 | Nb de lectures : 12131