Les albums se suivent et se ressemblent pour Magica. Un an après "Hereafter", notamment critiqué pour sa production faiblarde, voici venir "Wolves & Witches", dont les thèmes, comme son nom l’indique, sont issus du folklore roumain, pays d’origine du groupe. Au menu donc, toutes sortes d’histoires sur des créatures fantastiques : loup-garou, Maiastra (oiseau magique), chauves-souris… Pour le reste, la formation poursuit sur la lancée du précédent opus en proposant à l’auditeur un heavy metal mélodique assez immédiat.

Parlons d’entrée des choses qui fâchent, car il y en a. On le sait, la production n’est pas le point fort dans les disques de Magica, et une fois encore elle laisse à désirer. Même si l’on note une certaine amélioration par rapport à l’album précédent, en particulier au niveau des guitares et de la batterie (ce n’était pas très difficile cependant), on reste encore en dessous des standards de qualité habituels. Les claviers sont vraiment en retrait pour pouvoir pleinement apprécier leur importance, la voix d’Ana Mladinovici est mixée trop en avant, bref l’ensemble, encore un peu indigeste, est une nouvelle fois (partiellement) à revoir.

Les compositions ne débordent pas d’originalité, mais on a déjà entendu bien pire. On dira donc qu’elles se classent dans la moyenne des sorties actuelles. Plusieurs titres sortent quand même du lot, comme « Don’t Wanna Kill » et « Hold On Tight » (disposant d’un très beau refrain sur lequel la vocaliste, Ana, s’en sort remarquablement), deux titres accrocheurs et énergiques, ou le touchant « Maiastra », duo piano-voix chanté en roumain. On trouve aussi quelques riffs efficaces ici ou là (« Dark Secret »), mais pas grand-chose de plus à se mettre sous la dent. Heureusement toutefois que le combo compte en ses rangs une chanteuse efficace qui apporte un plus évident aux morceaux. Pour le reste, on ne peut vraiment pas parler d’album inspiré tant certains passages sont passe-partout, voire sans personnalité (« Hurry Up Ravens », « Just For Two Coins », « Until The Light Is Gone », l’instrumental raté « Chitaroptera »). C’est malheureusement l’idée que l’on garde de l’album une fois l’écoute terminée, car les moments marquants sont rares, voire inexistants.

Il est regrettable que Magica se saborde tout seul avec une production indigne d’un quatrième album, et ce particulièrement dans un style musical qui ne pardonne pas la médiocrité. Le groupe roumain fait donc pâle figure en comparaison des locomotives du genre que sont Nightwish, Within Temptation ou Epica. "Wolves & Witches" satisfera probablement les fans, mais il reste cependant trop anecdotique pour les non-initiés. Si le prochain disque n’est pas plus inspiré et mieux produit, l’avenir de Magica risque de s’obscurcir.


Rédigé par : up the irons | 10.5/20 | Nb de lectures : 10205