« Enfin ! » serait-on tenté de dire. Après une tripotée d’albums balourds et peu inspirés, MAGICA semble reprendre du poil de la bête. Echaudé par la qualité des précédentes sorties des Roumains, c’est avec un enthousiasme modéré que je me suis lancé dans l’écoute de ce cinquième essai studio. Il faut dire que "Hereafter" et "Wolves And Witches", respectivement sortis en 2007 et 2009, ne sont pas ce que l’on peut appeler des classiques du genre… Ce "Dark Diary", pour moi, c’était un peu le disque de la dernière chance, celui qui permettrait au groupe de retrouver un minimum de crédibilité ou qui le condamnerait aux oubliettes. Si le combo rassure en bien des points, on est quand même loin d’avoir affaire à l’album de l’année. Ce n’est pas le Pérou, comme on dit, mais on s’en contentera au vu du passé récent de la formation.

J’avais terminé ma chronique de "Wolves And Witches", il y a un an et demi, sur ce constat alarmiste mais juste : « Si le prochain disque n’est pas plus inspiré et mieux produit, l’avenir de MAGICA risque de s’obscurcir ». Les musiciens roumains répondent aujourd’hui de la plus belle des manières avec une production en nette amélioration (et enfin digne de son « rang ») et des compositions plus mordantes, davantage centrées sur les guitares que sur les claviers (« Anywhere But Home », « Never Like You »). Comme si le groupe, se sachant sur la sellette, avait tout donné dans un sursaut de lucidité.

Néanmoins, et de toute évidence, MAGICA ne s’est pas transformé du jour au lendemain en un groupe d’exception, malgré des progrès notables. La vocaliste Ana Mladinovici demeure toujours à des années lumières de ses concurrentes les plus talentueuses, mais il y a du mieux et la donzelle fait preuve de bonne volonté sur l’ensemble du disque, malgré des parties de chant par trop répétitives. Les morceaux sont relativement accrocheurs mais ne brillent pas par leur originalité, même si de ce côté-là ce n’est pas une surprise : il s’agit d’une constante chez MAGICA. Quelques titres sont quand même bien ficelés et dotés de refrains entraînants (« Tonight », « Release My Demons », « On The Side Of Evil »), témoins d’un groupe qui semble être de nouveau sur la bonne voie après des années d’errances musicales.

"Dark Diary" permet donc aux Roumains de recadrer le tir, à défaut d’atteindre la cible. Alors qu’on les annonçait perdus pour la cause, voilà qu’ils se montrent capables d’une belle réaction d’orgueil. Espérons maintenant que MAGICA n’en restera pas là, car le résultat reste toujours insuffisant pour s’offrir une place au soleil.


Rédigé par : up the irons | 12.5/20 | Nb de lectures : 12311