Autant calmer tout de suite les quelques amateurs éclairés qui connaissent les Bataves de MAGGOTS, il ne s’agit pas d’un nouvel album des asticots en question, puisqu’ils ont mis les guitares au clou depuis 2006, mais d’un ultime baroud d’honneur regroupant les principaux enregistrements du groupe. « Dead and Loving it » est donc une compilation regroupant quelques 32 titres –quoique le terme de “morceaux” soit plus approprié pour l’heure de gore-grind ici régurgité.

Instiguée par le bucolique label singapourien, Scrotum Jus records, cette galette retrace donc l’épopée MAGGOTS au travers des quelques splits qu’ils ont partagé avec les Brésiliens palmés d’EVOKERS, les Ricains perturbés de FUNEROT et les Néo-Zélandais de MEATYARD (si c’est pas de l’underground tout ça, j’veux bien m’arracher une couille pour la faire monter en sautoir) d’un unique EP sorti en 2001 et d’une démo. Cette compilation peut également s’enorgueillir de nous proposer 4 titres inédits que MAGGOTS devait garder sous le coude pour son prochain split.

Ah oui, parce que j’ai oublié de vous dire, MAGGOTS et la productivité, c’était pas vraiment ça. Tout ce qu’ils ont pu produire en huit années d’existence, c’est à peine une quarantaine de titres. C’est pas bézef et j’aurais fichtrement aimé vous dire que dans le cas présent, la qualité primait sur la quantité. Mais hélas, cette notion ne s’applique pas à toute la discographie des Bataves.

Sur les enregistrements les plus récents (représentant les trois-quarts de l’album) MAGGOTS déploie un véritable petit trésor de gore-grind gadouilleux à souhait. Les tempos sont plus bourlingueurs que véritablement énervés et parfois assortis de gros relents punks ou même rock’n’roll. Les guitares écorchent plus qu’elles ne vibrent. La basse accordée dans les chaussettes est monstrueusement proéminente et le chant propose tout un panel de gargarismes, éructations, grognements et déposes de gerbes. Bref, MAGGOTS donne dans le glaireux, le spongieux, le biliaire, plus amer qu’une tartine de cérumen, plus âpre qu’un lifting au rabot. Ça racle les conduits en profondeur dans un registre pas si éloigné d’HAEMORRHAGE, ce qui n’est pas pour me déplaire.

Cette compilation ayant été ordonnée comme une remontée dans le temps, c’est vers la vingtième plage que les choses commencent à se gâter puisqu’avant d’être terriblement efficaces et accrocheurs, nos Hollandais se sont un peu cherchés dans un registre plus death mais également, plus bancal. La différence de production associée à ces quelques titres dont la portée ne dépasse pas celle d’un noyau de cerise tirent un peu cette compilation vers le bas mais c’est fort heureusement sur quelques morceaux bonus salvateurs que Scrotum a décidé de mettre le point final à la carrière de MAGGOTS.

Une réécoute approfondie des derniers splits, les plus intéressants, nous fera un peu regretter la disparition prématurée de MAGGOTS mais comme je le disais en début d’article, on est dans l’underground de chez underground et fort heureusement, ce ne sont pas les groupes de gore-grind qui manquent ici bas.


Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 10458