Il n'y a pas masse de matière à disserter sur ce premier album éponyme de MADRE, et ce pour deux raisons. D'une, leur passif, tenant sur un demi post-it, symptomatique d'un sacré paquet de groupes pas bien méchants mais voués à jouer deux concerts par an à moins de vingt bornes de chez eux: trois types entre 25 et 30 piges qui se sont fait la bite dans des groupes de metal/hardcore plus que locaux et qui se sont décidés à laisser parler leurs émotions, parce que c'est pas parce que tu fais du gros son que t'es obligatoirement une mulasse, tavu? De deux, la musique, raclant dans les gros noms du rock/metal alternatif au sens large, aussi TOOL que DEFTONES, aussi ISIS qu'OCEANSIZE.

Y'a de quoi se faire une idée très précise même sans avoir pris la peine d'y jeter une oreille, ça reprend ses modèles dans la forme sans en posséder une once du fond. Avec ces influences mal dégrossies et surtout reprises 1000 fois mais rarement transcendées, MADRE expédie dix titres en moins d'une heure, certes limpides mais qui s'évanouissent dans l'oubli en moins de deux. Pas vraiment de couille dans le pâté, hormis un accent anglais digne de celui de votre serviteur quand il est trop aviné, et des breaks relativement poussifs. Un classicisme dans le chant, les plans, les riffs, qui laisse à penser que le groupe peine encore vraiment à insuffler caractère et énergie à sa musique. Bref, si vous venez de Reims, supportez un peu your local scene, sinon, revenez à vos classiques. La musique de MADRE est pavée de bonnes intentions, et même si c'est pas l'enfer, la vie est bien trop courte pour devoir se fader l'écoute de groupes aussi convenus. Malus ultime: l'autobiographie à la troisième personne sur Myspace.


Rédigé par : Crown_Me | 9/20 | Nb de lectures : 11306