MADONAGUN n'est pas vraiment un nouvel arrivant sur la scène metal Française. Leur précédent E.p proposait un metalcore plutôt bien torché mais qui avait le défaut de ne pas être d'une originalité marquée.
Prés de deux ans après, les choses ont bien évoluées et le groupe tient maintenant un barreau de tous les diables.
Le groupe est désormais passé à ce qu'ils appellent du "Dark Metal Progressif", appellation qui colle plutôt bien au groupe même si je soulignerais deux fois Metal en rouge, tant le groupe envoie la sauce par moment.

MADONAGUN a donc muri musicalement parlant et a changé la recette de sa musique. Aux hurlements se succèdent désormais de nombreuses parties chantées, qui, si elles sont un peu déconcertantes au départ, se révèlent de très bonne facture.
Le chanteur possède un timbre très agréable, une solide technique et un sens de la mélodie qui fait que dés qu'il monte, ça sonne !
Il aurait été plus que dommage de laisser un tel talent dans les tiroirs même si la voix saturé à de belles sonorités et une pêche incroyable.
Les nappes et les ambiances gothico/morbides des claviers changent radicalement la saveur des mélodies qui deviennent du coup plus envolées, spatiales et tripantes (le groupe peut remercier le très bon boulot de Nach, clavier et responsable de tout cet habillage sonore).
On pourrait penser à du Fear Factory par moment, mais le groupe s'évade de cette comparaison en laissant le hachage rythmique au placard dés que les chansons nécessitent des attaques plus ténues ou mesurées.

Les guitares n'hésitent pas à se muer en son clair et surtout, balancent des solos incroyablement bien sentis, inspirés et mélodiques.
Bien qu'on note la participation du guerrier de la six corde Mister Ron Thal sur un morceau (et face à qui bien sur il est difficile de lutter) on note tout de même un très bon travail au niveau des chorus.
Soutenu par une rythmique en béton , le guitariste Julien Damotte montre qu'il possède un incroyable talent dans ses doigts et impressionne par la pertinence de ses interventions. S'équilibrant avec justesse entre le Shred et le feeling, ils apportent de vrais moments de grâce à des morceaux virils et parfois vindicatifs.

Dynamiques, les chansons sont véritablement entrainantes et si plusieurs d'entre se détachent nettement (les superbes « Bloodlust » et « Chaos Seed » déchirent vraiment leurs races !) on se fait jamais chier avec ce « Grovel at her Feet ».
La seule limite de cette Kro sera que MADONAGUN est encore jeune, et qu'ils ont besoin d'un peu de bouteille pour combiner toutes leurs forces et étoffer un sens de la composition un peu classique par moment.
Reste que ce "Grovel at her Feet" est une sacrée belle surprise et que si les Franciliens continuent dans cette voix, ils risque de vite devenir des poids lourds du « Dark Metal Progressif ».




Rédigé par : Pamalach | 14,5/20 | Nb de lectures : 12932