Oh le vilain artwork que voilà… Le problème avec Maniacal Area Damage (M.A.D. pour les intimes), c’est que la musique ne sauve pas vraiment le visuel, loin de là. "For Crown And Ring" est pourtant le deuxième album de ces Allemands, qui pratiquent un hard rock très old school, à rapprocher d’AC/DC et d’ACCEPT. Peu inspirée, basique et tout simplement sans saveur, la musique de M.A.D. ne convainc pas tout au long de ce disque, qui s’avère rapidement ennuyeux.

Si vous cherchez une logique dans cet album, sachez qu’il n’y en a pas. Le groupe jongle avec ses influences d’un titre à l’autre, pour un résultat qui a malheureusement passé la date limite de consommation. L’album s’ouvre sur deux morceaux très influencés par ACCEPT, qui ne marqueront pas les esprits. Et quand bien même on perçoit l’influence évidente de l’ancien combo d’Udo Dirkschneider, l’imitation est tout simplement ratée et poussive. Vient ensuite « Crown And Ring », un mid tempo au refrain épique directement emprunté à Manowar, mais déjà entendu mille fois. Suivent quelques titres plutôt anodins (à l’exception de « The Warrior », qui relève un peu le niveau), et notamment ce « Mr. Wannabe » absolument insupportable, qui fait regretter à votre serviteur de s’être levé pour ça ce matin-là.

Pour couronner le tout, M.A.D., à partir de la septième plage se transforme, de façon incompréhensible pour l’auditeur, en clone d’AC/DC. Mais que les choses soient bien claires, il s’agit là d’un AC/DC du pauvre, ayant tronqué son énergie et sa classe légendaires contre la lourdeur et le manque d’inspiration d’un obscur combo allemand. Alors forcément, pour qui aime un tant soit peu le groupe des frangins Young, la pilule est dure à avaler. Car M.A.D. avec sa musique balourde et téléphonée, n’arrive pas à la cheville de ses idoles, inimitables il est vrai. Sur « A Long Hard Road », les Allemands placent carrément au milieu de la chanson le riff principal du « Hell Ain’t A Bad To Be » des Australiens. Voilà un gimmick plutôt sympathique, mais il est regrettable qu’il s'agisse du meilleur passage de la chanson…

Pire encore, Bon Scott doit se retourner dans sa tombe en entendant les vocaux de Jochen S. Bach. Le bonhomme déjà peu convaincant sur les premiers morceaux du disque, devient carrément horripilant lorsqu’il se prend pour le regretté chanteur d’AC/DC sur « Bad Boy Boogie » (non ce n’est pas la reprise d’AC/DC, oui c’est bien le même titre, et oui le résultat est franchement faiblard…). Il faudrait qu’il pense à consulter pour soigner ses problèmes de dédoublement de personnalité, car, pour qui n’est pas averti préalablement, cela peut faire peur. Cependant, soyons justes envers lui : il ne s’en tire pas si mal que ça sur le boogie « Nutbush City Limits », bien plus agréable et entraînant. Au final, seul le guitariste, auteur de quelques soli bien sentis (notamment sur le dernier morceau « Let The Days Go By »), tire son épingle du jeu au milieu de ce naufrage total. Bref, vous l’aurez compris, pour l’hommage on repassera, tant le groupe se vautre complètement en essayant de copier ses influences.

S’il doit assurément être un combo intéressant à voir en live dans un pub enfumé, M.A.D. ne parvient pas à séduire de quelque manière avec sa musique enregistrée. On ne vous en voudra donc pas si vous passez à côté de ce "For Crown And Ring" très largement périmé.


Rédigé par : up the irons | 07/20 | Nb de lectures : 9687