Lyzanxia s’est fait bien discret ces dernières années… il ne manquait plus que quelques mois avant que l’on finisse par se demander s'ils n’avaient pas tout simplement splitté... les membres de la formation angevine s'étant consacrés à leurs projets parallèles (One-Way Mirror) ou encore à la production via leur Dôme Studio.

Rassurez-vous, Lyzanxia est bien vivant et son nouvel album, "Locust", les présente sous leur meilleur jour étant donné qu’il s’agit tout simplement de leur opus le plus personnel et réussi.

Après avoir prouvé qu’il était possible de distiller des riffs thrash à la Megadeth sans être rouquin sur leur premier opus, "Eden"(2001), Lyzanxia s’est essayé au melodeath suédois sur le réussi "Mindcrimes"(2003) avant de "muscler son jeu" comme le dirait Aimé Jacquet en proposant le plus virulent "Unsu" (2006).

Aujourd’hui Lyzanxia offre un successeur qui se classe dans la droite lignée de "Unsu", ayant pris soin de gommer ses points faibles et de développer encore mieux ses points forts. "Locust" propose un metal mélodique et massif de tout premier ordre distillant une palette variée de riffs lourds et dynamiques. Le
côté mélodique n’en a pas pour autant été oublié avec ce souci de parsemer des petites griffes accrocheuses au sein de chaque titre. Lyzanxia a pris soin de travailler au mieux ses compositions ne cédant pas à la tentation de l’easy-listening formaté "popdeath" pour proposer des titres plus élaborés. On prend ainsi un peu plus de temps pour mieux assimiler la bête, mais une fois cette étape franchie "Locust" s’inscrit dans vos cellules grises afin d’y rester un bon moment.

La performance au niveau du chant est certainement une des meilleures preuves des progrès et de la maturité du groupe. Si l’on retrouve le chant mélodique toujours sur la limite de David Potvin qui caractérise le groupe depuis ses débuts, son frangin (et alter ego) Franck propose des lignes agressives bien plus convaincantes que sur "Unsu". De plus les alternances et superpositions des 2 lignes de chants donnent plus d’impact et d’attrait à "Locust".

Pour la première fois, Lyzanxia n’a pas fait appel à un producteur extérieur pour forger et maîtriser le son du groupe, les frangins Potvin osant prendre les rênes dans leur propre studio. Ce choix permet au groupe de proposer un son massif et agressif moins lisse que par le passé.

En passant de Listenable à 13 bis, Lyzanxia n’a pas revu ses objectifs à la baisse. Souhaitons-leur de pouvoir à nouveau tourner avec des groupes comme The Haunted ou Soilwork et pourquoi pas en France dont la formation angevine est l’un des meilleurs représentants en matière de metal moderne et mélodique.


Rédigé par : VsGreg | 16/20 | Nb de lectures : 13856