Non, il n’y a pas d’erreur sur la pochette, c’est bien de « Blind From Birth », sorti il y a presque un an, que nous allons parler… A l’heure où les Parisiens s’apprêtent à sortir leur deuxième album, il fallait revenir le temps de quelques phrases sur ce premier disque bourré de qualités.

Nous pourrions faire très court et s’en tenir à un laconique « pour fans d’OPETH ». Mais LYR DROWNING mérite plus que cela, même si la filiation avec leur aîné suédois est indubitable. Mêmes références prog, mêmes mélodies tristes et envoûtantes à la fois, mêmes touches heavy à la MAIDEN, comme sur les premiers OPETH, mêmes alternances de passages acoustiques et metal… Cependant, les Français sont beaucoup plus concis, avec des morceaux tournant en général autour des cinq minutes, ce qui ne les rend pas moins riches pour autant puisque l’album étant doté d’une grande homogénéité, on a l’impression d’écouter une seule et même pièce d’une soixantaine de minutes. Et c’est là qu’on se rend vite compte qu’on tient un groupe à fort potentiel : sans être captivant de bout en bout, « Blind From Birth » n’est jamais ennuyeux et les rares moments plus creux que les autres (appréciation qui reste très subjective) sont vite gommés par la beauté des passages atmosphériques, par le chant clair juste et plein d’émotion, ou par un riff qui va droit au cœur.

Entre OPETH période « My Arms Your Hearse » / « Blackwater Park » et ETERNAL TEARS OF SORROW pour ce voile de tristesse qui recouvre l’album, « Blind From Birth » est un premier essai d’une rare intensité émotionnelle. Le chant agressif black gagnerait à être plus grave, mais là encore c’est une question de goût. C’est à peu près la seule véritable critique qui puisse être faite au groupe et à l’album, les autres points « négatifs » comme une production manquant légèrement de relief, des compos pas encore tout à fait détachées de leurs influences principales et le sentiment que plusieurs époques de composition se succèdent sur l’album, avec des morceaux beaucoup plus matures que d’autres, peuvent très facilement être excusées. N’oublions pas que « Blind From Birth » n’est que le premier album de LYR DROWNING et que pour rester avec OPETH, « Orchid » n’était pas non plus irréprochable, bien que plus novateur. La qualité des parties acoustiques/atmosphériques en dit d'ailleurs long sur ce dont le groupe est capable, puisque c’est souvent là que le bât blesse.

Réjouissons-nous donc d’avoir un groupe de plus de cette trempe chez nous (n’oublions pas DEMIANS et AABSINTHE) et espérons que l’attente ne soit plus trop longue pour un deuxième album !


Rédigé par : Dungorpat | 16,5/20 | Nb de lectures : 11306