Attention aux âmes sensibles, l’ouverture de la boîte de Pandore n’est pas sans risques...
Et dès les premiers accords, l’évidence saute aux oreilles, la hargne nous prend à la gorge : pour son (tant attendu !) premier album en 13 années de carrière, le quatuor tchèque de LYCANTHROPHY a décidé, tout simplement, de nous mettre en pièce. Par le biais de cet éponyme, sorti courant 2010 en format vinyle, mais seulement en support CD fin 2011 (merci à la co-production française Bones Brigade / Kaotoxin)
Le terrible raz-de-marée s’annonce dévastateur.
Prenez garde aux oreilles sensibles.

20 titres, 19 minutes. Il n’en faut pas plus aux 4 Tchèques pour démontrer leur incroyable talent.
Le style est extrême, le son est excellent, l’interprétation irréprochable, l’artwork classieux.
Et l’impact sur votre encéphale : irréversible.

Imaginez 2 minutes un rottweiler de 3ans, 45 kg, affamé, et séquestré dans une cage, au fond d’un réduit obscur, depuis plusieurs semaines. Imaginez qu’il n’a été nourri que de mie de pain durant ces longues semaines, assortis de coup de battes dans la truffe. Puis, sortez-le de sa cage (attention aux doigts), et placez devant lui un énorme steak de bœuf, saignant et frais.
Imaginez maintenant que vous êtes le steak en question.
Vous aurez une petite idée de la violence et du carnage qui vous attend.

Mais attention, plus qu’un simple album de brutes, "Lycanthrophy" possède un atout de taille : son positionnement musical en fait de lui un joyau.
Rageur et incisif, cet album possède en effet la hargne décuplée d’un F.U.B.A.R., l’énergie viscérale de HATRED SURGE ou de BLOOD I BLEED, et l’extrémisme corrosif de YACOPSAE. Une boucherie, entre Powerviolence, MinceCore et GrindCore.
C’est ce qu’on appelle du FastCore, et c’est juste terrible. Et indispensable, de fait.

Tout aussi hargneux que sur leur excellent split avec F.U.B.A.R, tout aussi dévastateur que leurs titres présents sur le split avec SAYWHY?, ce premier album aux allures de cyclone sonore ne souffre d’aucun temps mort, d’aucune faille.
Quelques variations et ralentissements de rythmes permettent de reprendre son souffle, mettant ainsi en avant le potentiel explosif d’Ondra, le batteur métronome. Qui se plaît à légèrement varier son jeu, avant d’asséner dans la seconde suivante de nouvelles salves de violence ultime.

Acérés et nerveux, les riffs possèdent quant à eux un côté Punk/Crust fort appréciable, ajoutant encore un peu plus de furie et d’extrémisme au tableau. Bien que contrebalancé par quelques rares lignes mélodiques transpirant sur certains titres.
L’apogée de "Lycanthrophy" étant forcément le petit bout de femme qui sert de chanteuse au groupe. Oui, Lycanthrophy est un « groupe à chanteuse », comme se plaisent à en rire certains metalleux. Sauf que la chanteuse en question devrait en laisser plus d’un sur le carreau. Teigneux, rageurs et criards, les hurlements de la pétillante Zdíša sont en totale adéquation avec l’extrémisme musicale de "Lycanthrophy". Et associé aux différents backing assurés par le bassiste et le batteur, ils donnent une saveur toute particulière à l’album.

Une tuerie, une boucherie, tout juste pénalisée par une durée un poil trop courte et 2-3 titres en dessous du reste.
Achat obligatoire, cela va de soi !!


Rédigé par : ..::Ju::.. | 16,5/20 | Nb de lectures : 13103