Bis repetita en 2009 ! Et oui, comme chacun sait, il n’y a rien de plus prolifique qu’un one man band de musique dite répétitive. Si le grand de maître de notre ordre noir a eu son Striborg, il était écrit que j’aurais mon Lustre. C’est ainsi que le Suédois Nachtzeit, le seigneur des candélabres, tenait absolument à allumer deux petites bougies afin de souhaiter la bienvenue à l’hiver par le biais de cet EP.
Ho lapin de la cave, à quoi on reconnaît que c’est un EP, non parce qu’il y a autant de titres que sur l’album précédent !??
C’est facile les amis, un EP ça dure vingt minutes de moins. Par rapport à l’album, les morceaux durent moitié moins de temps, il s’agit probablement d’une sage décision pour qui se préoccupe de l’endurance de l’auditeur potentiel.

Puisque c’est l’hiver, les principes musicaux ont été figés dans la glace d’un disque à l’autre. On retrouve donc cette rythmique quasiment funeral, ce tapis de riffs bourdonnants pour décor et ce clavier lumineux d’où émanent les motifs mélodiques.
De même, les structures cycliques n’évoluent toujours pas, se contentant de jouer sur l’apparition ponctuelle du râle agonisant ou de faire disparaître les guitares pour mieux les mettre en valeur à l’instant de leur retour.

L’amateur scrupuleux remarquera tout de même d’infimes changements qui pourraient laisser entrevoir un futur hypothétiquement moins balisé. L’élément le plus frappant est que ce clavier distributeur de leitmotivs a gagné encore plus d’espace dans le mix. Cela tend de plus en plus à rapprocher ce projet d’une sorte de synthpop electro ambient. De ce fait, il n’y a rien d’étonnant à ce que la mélodie proposée par le premier titre fasse furieusement penser à Depeche Mode. Je vous assure c’est vraiment troublant.

La prod reprend les canons du précédent en proposant un son limpide et agréable.
L’avantage par rapport à l’album est que cette hypnose contemplative a moins de chances de tomber dans les bras de Morphée. Il n’y a pas à dire mais amputé de dix minutes ces litanies paraissent moins rébarbatives.

Il reste qu’à l’instar d’un disque new age c’est idéal pour se relaxer mais guère plus.
Entre la durée et cette légère orientation vers une electro pop new wave, je lui trouve plus de qualités que la livraison précédente. A l’inverse de ses petits potes des bois neigeux, j’espère que Lustre n’enfermera pas sa petite lumière dans un cadre trop rigide et qu’elle partira vagabonder plus avant sur des sentiers moins empruntés.


Rédigé par : Dark Rabbit | 5/10 | Nb de lectures : 12326