LUSTRE - They Awoke to the scent of Spring (De Tenebrarum Principio) - 10/12/2012 @ 07h55
Lustre a déjà fait la une de VS. Mal noté, mal aimé, parfois moqué pour son patronyme particulier, Lustre a toujours fait l’objet d’un traitement dédaigneux, la faute à des albums ou à des EP peu inspirés.

Créé en 2008 par Nachtzeit, connu notamment pour sa participation au combo de suicidal black Hypothermia, Lustre a déjà beaucoup (trop diront les méchants) produit : outre une démo, trois EP et un split avec Feigur, "They awoke to the scent of spring" constitue la troisième offrande du groupe après "Night spirit" en 2009 et "A glimpse of glory" en 2010.

Je pourrais m’arrêter là et vous renvoyer à la chronique de "Night Spirit" par Dark Rabbit tant mon analyse rejoint, sur cet album, la sienne. Mais développons tout de même un peu.

Il convient d’abord de rejeter une comparaison foireuse. Mensongère plus précisément. Le sieur Nachtzeit, comme son label De Tenebrarum Principio, disent ce disque hanté par Burzum. Je dis stop. Je dis non. De trace de Burzum, il n’y a pas dans ce disque. Pas la moindre goutte ni du Burzum canal historique (avant la tôle…), ni du Burzum canal merdique (les albums bontempi), ni du Burzum canal renaissance (depuis "Belus"). Lustre est du pur black ambiant. Voire, parfois, du pur ambiant tout court. Ici, ce sont Nortt et Summoning (époque "Minas Morgul"), un peu, et Vinterriket, beaucoup, qui sont convoqués. Point de grésillements burzumiens, ni de voix déchirées, encore moins d’ambiances de caveaux humides. Et un talent à des années lumières de Varg Vikernes (et de Summoning aussi !).

Des quatre longs titres qui composent l’album (entre 8 et 12 minutes), on ne retient véritablement que la mélancolie, la nostalgie, des mélodies qui appellent au voyage en pleine nature, qui nous plongent agréablement au cœur de l’Hiver. Nous marchons dans la neige, sans but, à pas feutrés.

Les morceaux, très proches les uns des autres, dans le but de créer une sorte d’hypnose, de transe contemplative, sont effectivement très répétitifs. Longs, lents, presque funeral notamment sur le premier titre, ils n’en restent pas moins agréables à l’écoute, la faute à un son tout à fait intéressant pour ce type de production lorsque, la plupart du temps, on a plutôt affaire à un son « boîte à chaussures » pourri qui vient encore dégrader la musique. Car le son est excellent, chaud, ultra confortable, quasi soyeux. La batterie, sur le premier titre, bien que discrète, reste bien présente ; les guitares tissent leur toile gentiment ; les riffs sont honnêtes, peu originaux mais joliment mélancoliques ; la voix est lointaine, écorchée mais étouffée, elle ressemble plus à un long râle, à une longue plainte qu’à un chant audible, ce qui renforce l’ambiance glaciale et mortuaire de l’album. Sur les deux premiers titres, elle semble ne faire qu’un avec le vent qui balaie la plaine.

Les troisième et quatrième titres, très ambiant, presque sans guitares (surtout le dernier, ambiant pur), évoquent parfaitement la grandeur de la Nature ; ils convoquent l’Hiver à notre porte. Les riffs minimalistes tournent à l’infini, les morceaux varient peu, seuls quelques leads mélodiques ou quelques notes de synthé viennent bouleverser la structure. Le dernier titre, entièrement ambiant, convoque chuchotements et ambiances ritualistes proches d’Aghast. L’impression d’être entraîné dans un sabbat de sorcières est évident. La pluie qui frappe les feuilles, présente en filigrane tout au long du titre, produit son petit effet immersif.

Mais voilà. Cet album, au même titre que le "Lichtschleier" de Vinterriket, est agréable à écouter, très confortable grâce à un son ultra organique qui restitue bien l’impression de mélancolie et de tristesse qui se dégage de ce groupe. Mais l’ensemble est très répétitif. Les riffs de guitares sont marginaux, la batterie accompagne les morceaux mais sa discrétion est parfois handicapante comme l’absence quasi-totale de vocaux. Dans un style si exigeant que l’ambiant/black, il est difficile d’être véritablement original aujourd’hui tant le tour de la question semble avoir été réalisé.

Il reste que cet album n’est ni pire, ni meilleur qu’un autre. En revanche, le son dont il dispose lui confère un atout supplémentaire indéniable.

Quelques mots pour finir sur l’artwork, très joli, composé de photos de paysages hivernaux pris en France, en Suède et en Norvège par Nachtzeit lui-même.


Rédigé par : raziel | 12/20 | Nb de lectures : 12325




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Commentaire
grozeil
Membre enregistré
Posté le: 10/12/2012 à 09h15 - (105041)
C'est bien la première fois qu'un kro aussi peu flatteuse me donne envie d'écouter un disque. Va comprendre Charles.
Par contre, ce nom, je ne m'y ferai jamais...

raziel
Membre enregistré
Posté le: 10/12/2012 à 10h55 - (105042)
C'et que la chro et bonne :))

grozeil
Membre enregistré
Posté le: 10/12/2012 à 11h18 - (105043)
Je voulais pas l'avouer, mais c'est ça! ;)

trashercorpse
Membre enregistré
Posté le: 10/12/2012 à 18h08 - (105047)
Le split avec Chandelle est excellent !

misterxboz
IP:90.22.2.139
Invité
Posté le: 11/12/2012 à 22h41 - (105055)
à trashercorpse: c'est bon ca!!

trashercorpse
Membre enregistré
Posté le: 12/12/2012 à 13h01 - (105065)
:) ah ah

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