Nouvelle galette de LUGUBRUM, leur 5ème album, leur 10ème œuvre, pour 12 années d’existence et de fidélité au label culte Blood Fire Death. LUGUBRUM fait dans le « boersk blek metal » , comprenne qui voudra ; vous trouvez l’appellation « bizarre » ? Il en va de même de cet album, de son layout et du nom de certaines tracks. « Apéritif » en intro, « Poussy-cafe » en outro. Sur la pochette au dos : « cooked and mixed at LUGUBRUM studios », « All ingredients by LUGUBRUM » ainsi qu’une photo d’un cochon (peut-être farci ? vous en saurez plus au prochain numéro) en train de griller sur une plaque chauffante. La musique peut paraitre toute aussi étrange ; le son raw 100 % conforme « enregistrement dans une cave » est présent. Les vocaux démentiels crachant une haine on ne peut plus perceptible ne manquent pas à l’appel. Et pourtant on retrouve dans ce « De Vette Cuecken » des instruments tels que la mandoline, le banjo ou le saxophone (pour ce dernier, un membre de session a même été nécessaire). Mais non, n’y pensez même pas : LUGUBRUM n’a rien à voir avec EPHEL DUATH. Et malgré un humour pour le moins excentrique (lisez les paroles), et pour ceux qui ne connaitraient pas les anciens méfaits du groupe, je précise : LUGUBRUM n’est pas un groupe parodique de « blague metal ».
Ces belges ont l’air tout à fait sérieux dans leur démarche. Comme écrit précédemment, tous les ingrédients nécessaires au black metal sont présents. Les morceaux alternent entre le black mid-tempo et une allure plus rapide sans tomber dans la brutalité facile, ce que ne permet pas la production de toute façon. Cet album me fait penser à du ANAAL NATHRAKH (même si pas de brutalité facile je viens de vous dire!), XASTHUR, DARKTHRONE et même à BLACK SABBATH version BM. « De Totem » ne m’avait pas du tout convaincu, mais ce « De Vette Cuecken » me rallie à la cause de LUGUBRUM.
Chaque nouvelle écoute nous place sur le qui-vive, de nouveaux détails font leur apparition, l’approche est difficile mais le jeu en vaut la chandelle.
« De Vette Cuecken » peut se targuer d’être un OVNI dans la scène : un son vraiment raw, une musique sombre, un esprit sincère et des instruments insolites. Cela dit, l’album n’a pas que des qualités: certains morceaux sont difficiles à différencier, on peut très bien passer d’une chanson à l’autre sans pour autant se douter qu’on vient d’enchaîner deux morceaux. Une musique peu variée donc, mais des morceaux comme « Attractive to the Flies » (alternance mid-tempo et musique rapide; riffs lents suivi d’une accélération avec les soli, pour retourner dans le mid-tempo, etc.) ou bien « In den ghoot by Kaerschlight » (même recette que précédemment, avec une pincée de mandoline en plus) sortent aisément du lot et sont vraiment excellents.
Original, déjanté, dépressif, LUGUBRUM nous a concocté un repas plus qu’appréciable. Un goût presque inédit, une saveur quasi exotique, goûtez-y.


Rédigé par : Belial | 14/20 | Nb de lectures : 8807