Deuxième production officielle pour les Rouennais de Luen-Ta. Le groupe avait en effet enregistré en 1998 un 5 titres produit par Stephane Buriez au LB Lab studio. Quatre ans plus tard le groupe, fort d'un claviéristes, sort sont premier LP sur le label français Thundering Records.
Si la technique semble être le maître mot de Luen-Ta, le groupe ne l'exhibe pas. En effet on sent un énorme niveau musical mais les 11 titres de « Ghost Area » ne sont pas un pastiche de plans démonstratifs et pompeux, bien au contraire. Ainsi les plans syncopés, les rythmiques alambiquées et les soli se digèrent de manière étrangement aisée. Une autre caractéristique de la musique de Luen-Ta est le coté froid et incisif des compositions. C'est glacial, compressé et ultra précis. Et ce qui pourrait être perçu comme un manque de feeling par certains semble plus être une volonté de donner une atmosphère oppressante à l'ensemble. Cet aspect du groupe n'est pas sans me faire penser à Nocturnus et ce n'est d'ailleurs pas le seul point commun entre ces deux groupes puisque les claviers sont utilisés de manière similaire. Mais Luen-Ta va plus loin en allant même jusqu'à créer parfois des atmosphères à la limite du black metal contemporain comme sur « Mental Health » ou au milieu de « Firewall » et de « Addict ».
Puisque l'on est dans les influences musicales du groupe je me permettrais de citer, en vrac, Pestilence, Nocturnus et même Death sur certains plans guitares/chant le tout en plus actuel. Autant vous dire que Luen-Ta a mis la barre assez haute !
Le seul reproche que l'on pourrait faire au groupe concerne le choix de la production. En effet bien que la volonté de sonner froid se conçoive parfaitement il me semble que la musique de Luen-Ta est bien trop riche et trop dense pour être compressée comme elle peut l'être sur « Ghost Area ». De ce fait l'album, sur toute sa durée, peut révéler un certain manque de relief et des nuances supplémentaires avec d'éventuels changements de sonorités seraient les bienvenus.


Rédigé par : [emp] | 14/20 | Nb de lectures : 7213