Il suffit de regarder la photo des membres de Lovehatero pour savoir ce à quoi on peut s'attendre : des djeunz beaux gosses avec de belles coupes de cheveux et des T-Shirt en taille S. Ceci est pour vous donner une idée car je connaissais déjà ce groupe grâce à leur précédent (et chiant) premier opus : "Just Breathe". Pour reprendre un terme de l'excellent webzine Scene Point Blank, les Californiens qui nous intéressent ici pratique du "fashioncore" : mix quelque fois bancal entre emorock, hardcore, pop-rock et (parfois) métal. C'est parfaitement ce que Lovehatehero nous fournit ici, un disque parfait pour passer sur MTV avec ce qu'il faut de mélodie, de belles fringues, de belles gueules et guitares électriques pour séduire Ryan, petit emocoreux du Kansas.
Bref, après cet aparté, j'en viens au disque en lui-même. Il est amusant de constater que "Just Breathe" n'a rien à voir avec cet opus. Si "Just Breathe" était un album d'emorock convientionnel et sans talent, "White Lies" est plus énergique et rentre dedans. Les compositions sont un peu plus inspirées, captent plus l'oreille bien que le tout sonne déjà entendu mille fois. Ce n'est pas la production bonne quoique un peu lisse qui va augmenter mon attrait pour les Californiens.

Pourtant, malgré le caractère prévisible du disque certains titres sont plutôt bons. Je peux citer "I'll Make It To The Brigades" dont l'intro est plutôt entraînante ou bien "Red Dress" et ses jolies mélodies. Deux titres se dégagent de l'album par leur qualité : "You Got Served" et "Of Sound And Fury". En fait, ces deux titres sont les plus efficaces par leurs rythmes et leurs riffs. Le premier dispose d'un excellent refrain avec son riff tout en descente et son rythme entraînant. Le même constat est essuyé pour "Of Sound And Fury". Ce morceau est plutôt réussi grâce à son refrain entêtant, son post-refrain bénéficiant d'un des meilleurs riffs de l'album et une structure plus recherchée que l'ensemble des titres.
Le groupe a également incorporé des soli dans ses morceaux, chose qui ne figurait pas dans "Just Breathe". Ils ne brillent pas par leur utilité dans la musique mais ils sont bien interprétés.
Le défaut majeur réside dans la linéarité des compositions. Mis à part les quatre titres que j'ai cités, les autres morceaux manquent cruellement de personnalité et pour certains de dynamisme et de charme ("Move On" notamment). Conventionnels et sans réelle saveur, ils entrent d'une oreille et sortent de l'autre, ne laissent aucun souvenir marquant. Il s'agit donc d'un disque produit, comme il en existe tant d'autres, sans personnalité véritable et qui s'oublie aussi rapidement qu'un passage de tour de France.

Puis, la voix de Pierrick est franchement casse-bonbon. Son timbre assez aigu perfore les tympans surtout lors des hurlements ou quand il monte dans les aigus. Dans le style, les vocalistes de Hidden In Plain View, Funeral For A Friend ou A Thorn For Every Heart s'en sortent bien mieux. Pierrick crie un peu de temps en temps mais pas assez pour s'étendre sur le sujet.

Lovehatehero a donc besoin de paufiner ses compos et d'affiner son style afin de se dégager de la masse de groupe estampillée "rock screamo" aux States. On peut quand même les féliciter d'avoir remonter la pente après un "Just Breathe" qui n'aurait même pas eu la moitié des points accordée à ce "White Lies". J'ai passé un bon moment mais le CD ne sortira probablement plus jamais de sa pochette en raison de son manque de personnalité.


Rédigé par : Vision Of Beuh | 11/20 | Nb de lectures : 11254