Difficile d'avoir des informations sur Lost Moon, combo italien formé au début des années 90 sous l'impulsion des frangins Paolucci (Stefano au chant et à la guitare, Pireluigi à la batterie). Le groupe n'est pas très prolifique puisque ce "King Of Dogs" n'est que leur deuxième album, 6 après un premier album éponyme et une nouvelle fois, c'est une autoproduction.
Stefano Paolucci est la tête pensante du groupe puisque c'est lui qui a écrit la musique, les paroles et s'est même chargé de la production. A noter la présence d'un percussionniste dans le groupe qui s'avère être une bonne idée au vu du résultat.

Au premier titre, "Storm", on sent déjà que l'on tient quelque chose de pas mauvais du tout. Intro avec percussions, guitare évasive, des solos très psychés avec des effets (merci la wah-wah) et un chant en anglais assez particulier car il y a un gros accent, mais ça a son charme et on s'y habitue. "Flying With The Wind" continue dans ce sens, musique entraînante, la guitare est toujours aussi aérienne avec un peu de fuzz sur certains passages, toujours les percussions en fond, encore un super solo et quelques riffs plus nerveux sur la fin qui me font penser à Tool. La section rythmique assure, surtout l'excellent bassiste.
Deux titres convaincants, où l'on navigue dans Rock/Metal psychédélique, limite Space-Rock avec des rythmes tribaux.

On attaque ensuite la partie centrale de l'album avec 3 titres qui pour moi n'en forme qu'un seul et forment le moment fort. On entre dans une autre dimension avec l'évocateur "Going To Neptune", on décolle petit à petit, on oublie tout, on se laisse porter par les riffs aériens, le refrain vous reste dans la tête et l'ambiance se fait plus brumeuse. 8 minutes de pur plaisir où Stefano nous montre tout son talent à travers plusieurs solos qui s'étirent sur le temps, bourrés de feeling (quel toucher) rappelant Pink Floyd. Cosmique
"Return To (Cradle Of Madness)" prend le relais, titre acoustique très planant et assez mélancolique où les percussions sont mises en avant et des samples mystérieux qui apportent un plus à l'ambiance et un très bon chant qui fait passer des émotions. La fin psyché est vraiment prenante.
Le voyage se conclut sur le très calme et reposant "Floating High", où l'on appréciera les superbes lignes de basse et l'ambiance plus triste d'où un chant plaintif.
C'est introspectif, spirituel, le dépaysement est total et le guitariste fait étalage de son savoir-faire.

On se réveille en douceur avec les riffs légers (quoique quelques gros riffs font leur apparition) de "Until The Stars Are Falling Down", toujours ce son de guitare très agréable, encore la présence de l'accent sur le chant et un final très Monster Magnet.
Sur "Kings Of Dogs" et "L.H.2000", les Italiens nous sortent deux titres plus dynamiques et Metal avec des riffs plus épais, toujours de magnifiques et longs solos et les percussions. Ce qui marque le plus, c'est l'omniprésence de la basse, c'est elle qui mène le jeu, d'ailleurs la guitare s'efface souvent pour la mettre un peu plus en valeur, ça groove et sonne très fusion.
L'album se termine sur un titre caché plutôt apaisée avec un énorme solo bien taré en guise de final.

Cet album est une belle réussite (à part la production qui sonne un peu vieillot et le jeu un peu singulier du percussionniste), en même temps, ils ont le temps de peaufiner les titres, c'est reposant, on oublie tout et c'est toujours un grand plaisir à chaque écoute. Dommage que le groupe n'ait pas de label qui puisse lui assurer un minimum de promo, car j'ai bien peur que ce "King Of Dogs" passe quelque peu inaperçu.


Rédigé par : Arnaud | 16/20 | Nb de lectures : 10567