Les suédois de Lord Belial remettent le couvert. A défaut de talent, on peut au moins louer leur régularité à remplir les bacs de leurs pochettes colorées. Le line-up a un peu bougé ce coup-ci, puisque Hjalmar Nielsen a quitté le navire après trois ans de loyaux services. Il a toutefois enregistré ses parties de guitare avant d'être remplacé par un revenant, à savoir Niclass "Pepa" Andersson qui a déjà officié une dizaine d'années chez le seigneur démon. Voila, voila, on a un peu fait le tour des news...

Car, malgré ce que laisse penser le titre, point de révélation à l'horizon dans ce septième album de Lord Belial. Dans la première partie, le groupe s'éloigne du très mid tempo et complètement téléphoné "Nocturnal Beast" pour revenir vers un black un peu plus tonique. Des titres comme "Aghast" ou "Unspoken Veneration" comportent des blasts (houla les fous), légers certes mais qui portent le morceau tout du long. Une fois passé la presque-surprise de ces premiers titres, on rentre pourtant rapidement dans un ronron connu, surtout à partir de "Death Cult Era". Lord Belial est relaps dans la seconde partie de l'opus et revient à son mid tempo mou du bulbe, après un début d'album déjà pas folichon. Difficile de percevoir la splendeur de la scène suédoise dans des titres aussi agressifs qu'un tétraplégique armé d'un cure-dents. Définitivement, Lord Belial est en roue libre et ils n'ont pas l'intention de poser leurs pantoufles.

Au bilan, "Revelation" est surtout un gros son rempli de basses, genre "on groove vachement", et deux riffs intéressants qui se battent en duel. En termes de surprises, il y a bien l'apparition d'une voix heavy éraillée sur deux titres. C'est pas mal, mais cela suffit-il à cacher la misère ? Si l'opus diffère de son prédécesseur par sa plus grande variété, s'il a été enregistré avec brio par Andy LaRoque et qu'il est très propre, les compos restent hautement impersonnelles. Au bilan, le rendu est plat, chiant et je n'ai même pas envie de faire tourner cette galette pour me servir de fond sonore pendant la vaisselle.

Lord Belial confirme encore son manque de créativité, stagnant dans le easy-listening. Ce groupe me laisse désormais totalement indifférent. Franchement, même si je ne suis pas fan de leurs derniers efforts, il vaut largement mieux écouter Naglfar.


Rédigé par : Prince de Lu | 09/20 | Nb de lectures : 11321