C’est ça le problème quand on chronique différents albums du même groupe, on peut plus faire les mêmes vannes. Du coup, la kro « branlette » que je voulais faire est tombée au fond du trou. Bon tant pis, on va improviser. Les LORDS OF BUKKAKE reviennent donc deux ans après Desorden y Rancor avec ce Desagravio, toujours sur l’excellent label israélien Total Rust. Avec un artwork représentant des trains laissés à l’abandon, saccagés et tagués, on peut s’attendre à du pas très propre.

Pour rappel, LORDS OF BUKKAKE fait du doom/sludge bien craspouille des familles. La recette ne change pas énormément sur Desagravio, à quelques détails près. On retrouve toujours cette rythmique plombée typiquement doom, agrémentée de riffs sabbathiens et lents. Quelques solos heavy viennent également ponctuer l’album. Mais la nouveauté est la présence plus importante et assumée de la part sludge du groupe. Le chant tout d’abord, empreint de haine et de colère est toujours aussi malsain. La musique maintenant, est encore plus dissonante et noisy que sur l’album précédent. Le groupe n’hésite plus à faire hurler la guitare dans des effets désagréables, dans des solos décousus, des sonorités bizarres, tout ça pour instiller encore plus le malaise à l’auditeur. Si les sonorités doom sont encore présentes, le groupes se rapproche de plus en plus du sludge à proprement parler, devenant plus punk dans le son et certains riffs.

Si LORDS OF BUKKAKE n’est pas encore à faire du EYEHATEGOD, il s’en approche de plus en plus. Mariant un doom velu à un sludge crassouille, les espagnols s’en sortent dans un mélange habituellement casse-gueule. Si on attend qu’ils prennent réellement le virage sludge (et ils en ont le potentiel), Desagravio est un pavé dans une mare de glaviot moisi bien appréciable. Ce troisième album du trio ne révolutionne rien, mais assure dans son genre.


Rédigé par : Skay | 14/20 | Nb de lectures : 12414