Formés en 2003 en France, ils nous viennent du Nord-Pas de Calais, mais LOPSIDED est encore un bien jeune groupe. Après la sortie d'un premier maxi cinq titres autoproduit en 2009 et nommé « In Your Step », ils sont de retour aujourd'hui avec un premier opus.

S'étant fait remarqué au travers de divers concerts et festivals depuis, ils ont fait un grand pas en avant avec « Holda's Grace », premier album, première signature et pas des moindres, puisque les messieurs se retrouve donc dans la Klonosphere avec une distribution Season Of Mist...c'est sûr, il y a pire comme début.
Classé dans un registre metal prog ou alternative rock metal, je trouve plutôt que LOPSIDED est un groupe de « déglingo-rock-metalcore-atmospherique-progressive-barré »...bon dit de la sorte c'est sur c'est plus emmerdant quand on se doit de décrire le groupe. Ensuite, il faut se dire que la musique de LOPSIDED ne se décrit pas, elle s'écoute tout simplement.

Tout d'abord, la pochette, le visuel est très représentatif du groupe et de leurs sonorités, ça part dans tous les sens, c'est coloré et sombre à la fois, mais on sent une maitrise de ce qui semblerait être un capharnaüm artistique, bravo à mister Maxime Foulon pour la réalisation de l'artwork !

Ne jugeons pas un livre à la couverture que l'on dit, alors penchons nous sur le contenu...Départ sur « White Dress.... », morceau officiant d'introduction au morceau suivant « ...For A Black Sheep ». C'est très atmosphérique, posé et serein, mais semble annonciateur d'un calme avant la tempête... Ça n'y manquera pas ! « ...For a Black Sheep » part direct en vrille dans ce qui est la spécialité de LOPSIDED, une puissance mêlée de légèreté, agrémenté de variations rythmiques qui rendent leurs morceaux difficiles à la première écoute. Une chose est certaine ils sont fidèles à eux-mêmes.

Nicolas Dumoulin maîtrise très bien son chant et jongle entre des phases brutales teintées metal core et d'autres plus atmosphériques voir carrément douce comme sur « Adrift » où il joue beaucoup de ses différents timbres. Chaque instrumentiste possède un potentiel plus que respectable, que ce soit dans la technique, les variations de tempo comme dans les différents registres qu'ils utilisent.

Seul petit hic à mes yeux, la longueur des morceaux, qui face au break et tout ce méli-mélo artistiques, peut amener à se perdre d'un morceau à l'autre et se demander si réellement on a changé de piste et donc rend l'appréhension et l'écoute parfois légèrement difficile.

L'inspiration ne manque pas, un jeu de batterie très fluide sur « Moaï » avec de très jolies lignes de basses dans un flot de guitares amenant ce morceau à être le plus progressif de l'album.
11 titres, pas un seul ne semble sonner comme un autre, il y a de tout et pour tous, ce qui peut être une force comme une faiblesse quand on ne sait pas dans quelle case caler un groupe. Mais c'est ce qui fait l'originalité et la touche de LOPSIDED, que ce soit du rock péchu de « The Pearl And The Pebble » à la lover song, (dixit une ballade) qu'est « Sixteen », les cinq gaillards opère sur tous les fronts et le font avec brio.

« Holda's Grace » ne peut pas être le genre d'album sur lequel on pourrait s'ennuyer, mais pourrait en refroidir plus d'un, face à toutes ces variations de sons, de voix, de rythmiques, au final fort déstabilisant. Un album impossible à apprécier du premier coup, mais qui au fil des écoutes transpire de maîtrise, à condition d'aimer l'aspect pluri-artistique, d'être ouvert à bon nombre de registres musicaux et enfin, d'être au minimum aussi barré et bancal (si je peux me permettre le jeu de mot) que le sont les LOPSIDED.


Rédigé par : Phenix | 15/20 | Nb de lectures : 13217