Revoilà les Parisiens de Lokurah, dont on avait un peu perdu la trace depuis leur EP il y a bientôt 3 ans. Le groupe s’est formé en 2003 sur les cendres de NDE et propose un métal globalement varié oscillant entre neo et hardcore, la plaquette évoquant Hatebreed, Machine Head et Pantera. Vu la santé de la scène parisienne actuelle, c’est avec un a priori optimiste que j’abordais ‘When The End Comes’…

Autant être honnête, j’ai mis du temps à bien ‘rentrer’ dedans (pas d’allusion scabreuse, merci, réservez-les pour les chros de Shaka!). Les premières écoutes furent pénibles, n’étant pas un grand adepte de ce genre de métal empruntant autant à Machine Head que Slipknot. La production m’a aussi rebuté de prime abord mais j’ai fini par m’y faire. Le mixage des fûts paraît notamment curieux, avec cette pitin de claire au son Playschool et les triggs obligatoires de nos jours qui ‘dénaturent’ le tout. Mais revenons plutôt aux compos. Mettons ça sur le fait que mon oreille ne soit pas trop ‘formatée’ pour le style: j’ai éprouvé de grandes difficultés à distinguer un morceau plutôt qu’un autre. Le rythme est toujours soutenu et globalement le même tout au long des morceaux, le vociférage de XXX apporte beaucoup de pêche mais reste horriblement linéaire et dans un registre banal, les riffs tranchent certes dans le vit du sujet (ouch) mais sont loins d’être mémorables, dans tous les sens du terme.

Aïe, ça pique, me direz-vous. Et je vous réponds : attention, ceci était mon impression initiale lors des premières écoutes! Car la grosse leçon avec ‘When The End Comes’ c’est qu’il ne se laisse pas dominer et dompter comme cela, il faut se donner le temps de l’apprivoiser et se l’approprier pour lui faire cracher sa substantielle moëlle. D’abord, le chanteur se voit prêter voix forte par ses acolytes et ça, mine de rien, ça fait du bien. Du coup, il y a aussi des chœurs très ‘hardcore’ et ça, nom d’un mediator, j’adore. Ensuite, on distingue bien les paroles et l’anglais n’est trop approximatif, et ça, rien à faire, j’adhère. Enfin et surtout, je dirais, les compositions sont légèrement plus ‘riches’ si on leur prête vraiment de l’attention. Prenons pour exemple le titre d’ouverture ‘My Own Death’: celui-ci démarre comme du Machine Head classique sur un riff basique avec une distorsion larsenique (ça tue, ça), le beuglement du chanteur se greffe plutôt bien puis intervient le premier break/changement de rythme. A partir de là, sans vouloir singer 99% des entraîneurs de foot, le morceau devient vraiment intéressant : un chant growlesque répond aux braillements, le batteur roule tout ce qu’il peut et les riffs intègrent un gimmick mélodique entêtant au moment où on ne s’y attend pas du tout. Résultat des courses ? Ben, on appuie sur ‘replay’ parce qu’on se dit ‘mince, bien terrible la deuxième partie de morceau’. Et ce constat peut être réitéré sur plusieurs titres de l’album : je pense à ‘Salvation’, ‘Crash’ ou encore l’excellent ‘The Right Hand Of Chaos’. Pas mal, tout ça, pas mal. Bon, le disque n’est pas complètement sauvé pour autant tant les autres pistes finissent inexorablement par me lasser. Je n’ai pas voulu chroniquer ce disque à chaud et j’ai plutôt bien fait, ceci dit je sais d’avance que le CD ne tournera pas longtemps sur ma platine. J’ai tenté aussi de m’intéresser un peu aux paroles seulement je n’ai pas vu la plupart du temps à quoi faisaient référence les textes, je ne me suis donc pas acharné.

Quitte à faire abstraction d’une production bancale, cette offrande de Lokurah surprend l’auditeur, non par l’originalité ou la grande technicité des musiciens, mais par la personnalité et les bonnes idées qui l’émaillent. Leur métal saupoudré de hardcore doit prendre toute son ampleur sur les parquets de salles de concerts, où je pense me rendre dès que j’ai l’occasion. A essayer avant d’adopter… Ou pas !


Rédigé par : Candiria-Thon | 12/20 | Nb de lectures : 11419