Aujourd’hui il a fait 37°C à Paris. Il en fera au moins autant demain. Du coup, on a très chaud, on sue comme des bœufs au moindre mouvement. La seule occupation possible est l’imitation du cow-boy dans la pub pour Pulco Citron « Il fait t’lo chô poul’ tlavaillé » vautré dans son hamac. Eh bien c’est dans ce contexte que l’écoute de « Maquina De Guerra » de LOCO MUERTE prend tout son sens. Quoi de mieux qu’une belle grosse vague de chaleur pour se croire dans la barrio ou les bas fonds de Tijuana. On sort le marcel, le bermuda beige, les grandes chaussettes de skate, on s’assoit en terrasse et on joue aux dominos avec ses homies du hood. Wé comme les gangsters chicanos dans les films américain sauf que nous on balance du LOCO MUERTE en fond sonore. Voilà le décor posé, maintenant place aux acteurs.

LOCO MUERTE est un combo de crossover/hardcore tendance street 100% hispanique. "Maquina de Guerra" c’est 10 titres chantés en espagnol avec une musique qui sent bon le soleil, la tequila et la revoluccion cabrones ! Mais, contrairement à ce qu’on pourrait penser, LOCO MUERTE ne nous vient pas de Mexico, de Los Angeles ni même de Madrid mais bien de Paris. Enfin de sa banlieue, ça fait plus street. Le groupe banlieusard, c’est en effet conçu un univers 100% chicano afin d’ensoleiller sa musique et faut avouer que ça marche… parfois. Musicalement on se situe au carrefour entre N.Y et Venice Beach, California. Grosso modo entre Suicidal Tendencies dans le coin droit et Sick Of It All dans le coin gauche. Même si par moments, on pense aussi aux excellents mais éphémère Snot. Les atouts du groupe sont ses riffs simples et funky (Alliance Ethnik en force) et son chant en espagnol vraiment bien maîtrisé. D’ailleurs Noxy Demente possède un flow pêchu vachement intéressant pour le style pratiqué. Je disais un peu plus haut que la mixture épicée du groupe fonctionnait par moments et c’est cas. Pourquoi ? Parce que, à la louche, un titre sur deux est très bon. Parallèlement un titre sur deux est anodin. En gros, LOCO MUERTE avait matière à sortir un putain d’excellent EP avec des titres comme « Bandolero » qui séduit par son rythme vif, « Guerilla Nota » avec son riff à la Snot justement et son chant plus « nasillard » ou « LM Vitamina » et sa ligne de chant addicitive qui rafraîchit par grande chaleur ou réchauffe en hiver, c'est au choix. On citera aussi le punkisant « Loco » et ses très bons chœurs. C’est avec ce genre de titres que le groupe convainc et remporte la mise. Du groove ils en ont à revendre, reste à l’utiliser savamment et à le mettre en valeur par une meilleure production, qui ici, et c’est dommage, bande carrément mou.

Maintenant l’album regorge aussi de titres plus faibles voire carrément oubliables construits sur des riffs usés et des lignes de chant moins recherchées. Ça parasite pas mal l’écoute et on a souvent l’envie de zapper l’un ou l’autre titre pour passer aux meilleurs moments. On notera un titres bonus hip hop pas exceptionnel même si une fois de plus la voix de Noxy Demente sauve les meubles, mais de justesse parce que l’instru est quand même un peu voire très légère. Maintenant on sent le groupe honnête et généreux dans sa démarche, soucieux de proposer un écrin original et qui s’y colle tout du long. Niveau visuel, esthétique et thématique, c’est tout bon, reste à se concentrer encore plus sur la musique et on applaudira des deux mains. Là, on se contentera d'une main, pour la moitié de l’album qui offre une bonne dose de hardcore groovy et chaud. Je ne pouvais terminer sans ajouter que, pour les avoir vus plusieurs fois, c’est sur scène que LOCO MUERTE démontrer tout son potentiel et prend tout son sens. S’ils passent près de chez vous, allez-y, ils feront monter la chaleur de quelques degrés.


Rédigé par : Seb On Fire | 12/20 | Nb de lectures : 14937