Si vous connaissez LOCK UP vous aurez immanquablement deviné que ce « Live in Japan » fraîchement démoulé chez Feto records (le label de Shane Embury et Mick Kenney) est, en fait, la version européenne du fameux « Play fast or die - Live in Japan »enregistré à Nagoya en juin 2002 et initialement sorti en 2005 chez Toy Factory. Il aura donc fallu attendre une paire d’année pour que cette galette ne soit plus l’exclusivité du Japon et que cette petite merveille soit, enfin commercialisée par chez nous.

Il va sans dire que si ce pressage européen n’avait pas été l’initiative du label de l’un des « ennemis du music business », on aurait pu s’indigner de l’opportunisme de cette sortie si peu de temps après la disparition de Jesse Pintado. J’aime à croire et je pense que je ne serai pas le seul, qu’il est tout autre et que ce « Live in Japan » dédié à la mémoire du guitariste est, en fait, le plus bel hommage qu’on pouvait rendre à sa mémoire.
Le temps d’un bref cour de rattrapage pour ceux qui ne sauraient pas que LOCK UP est une sorte de super groupe contant dans ses rangs Shane Embury, Nick Barker, Thomas Lindberg (succédant à Peter Tagtgren) et Jesse Pintado et nous pouvons passer au vif du sujet.

Autant vous dire qu’avec des musiciens issus de formations aussi prestigieuses que NAPALM DEATH, TERRORIZER, AT THE GATES et dans une moindre mesure CRADLE OF FILTH ou DIMMU BORGIR, nous ne sommes pas en présence de poids plume de la scène mais bel et bien d’un des projets les plus détonants que le grindcore ait connu ces dix dernières années.
Après deux albums plébiscités à leur juste valeur ce « Live in Japan » visite ce bref parcourt sur une vingtaine de titres visiblement choisis pour leur impact et leur sauvagerie. Après une intro emprunté au « Fallen Angel » de POSSESSED la boucherie commence et ne s’arrêtera qu’au terme des quelques 45 minutes de ce live dévastateur.
Les plus tatillons ne manqueront sans doute pas de mettre l’accent sur le rapprochement qu’on peut inévitablement faire entre la musique de LOCK UP et celle de NAPALM DEATH de même que sur la linéarité des titres et ils n’auront pas tout à fait tord. Toutefois, il faut bien se rendre à l’évidence qu’avec le duo Pintado/Embury aux commandes et le soutien d’artillerie du père Barker dans un pilonnage intensif, LOCK UP défouraille un grindcore dans son essence la plus pure et primale ; le genre de monstruosité implacable qui colle une bonne grosse baigne derrière les oreilles.

Magistral dans ses quelques passages plus lents, furieux dans ses blasts, homogène dans son approche et doté d’une pureté idéologique cristalline, LOCK UP se veut le digne rejeton, mâtiné de relents punk, des NAPALM DEATH et TERRORIZER. Ajoutez à cela les aboiements féroces d’un Thomas Lindberg en très grande forme et vous aurez compris que tous les adjectifs flatteurs qui émaillent cet article ne sont, en aucun cas, usurpés.

Enterrant tous les lives de NAPALM DEATH réunis, ce « Live in Japan » fait donc parti du cercle très réduit des indispensables du vrai grindcore et rend magnifiquement hommage au désormais légendaire Jesus Pintado.
Bye or die !!!



Rédigé par : Tonton | Live d’anthologie/ | Nb de lectures : 11376