Ahhhhhh, enfin !!!
Initialement sorti en format vinyle, j’attendais avec impatience la version CD. Il m’aura fallu attendre plusieurs mois, puis commander le bestiaux en Norvège, avant de pouvoir m’enfiler cet éponyme dans les cages à miel. Une longue attente tuée en partie avec l’écoute intégrale de l’album sur le site du groupe (voir le lien en fin de Kro).

Ces délais d’acheminements, cumulés avec une passion assidue, explique les contraintes de délai de publication de cette chronique.
Car, oui, contrairement à un site internet que je ne nommerai point, simulacre de webzine, je ne suis pas apte à pondre une chronique moins de 24 heures après réception du CD. Par respect pour l’artiste, par respect pour le travail effectué. Et par passion, tout simplement et avant tout : car une chronique nécessite un certain temps d’écoute, d’assimilation et de recul, pour être rédigée.

"Livstid" est l’archétype même de l’album ‘coup de cœur’ : un groupe norvégien quasiment inconnu dans nos contrées, formé en 2006, avec peu d'enregistrements, et pourtant déjà réputé ; un premier album brut de décoffrage, distribué par l’intermédiaire de 3 labels UG ; une diffusion assez confidentielle, couplée à une brise de réputation flatteuse qui les précède ; une couleur musicale presque standard, faite de D-Beat accrocheur et de Crust corrosif.
Et un résultat détonant, monumental, incroyablement efficace et addictif.

"Livstid" est un album classique dans sa forme, mais totalement réussi. Explosif et furieux, cet éponyme compense sa simplicité apparente par une fougue incroyable.
Le groupe utilise son approche rudimentaire et ‘punk’ pour asséner 13 titres imparables, dont le côté spontané aura raison de vos cervicales. Pourtant sans exubérance stylistique, l’opus possède un charme indéniable, paré d’une authenticité passionnée et d’une débauche d’énergie communicative.
L'atout principal étant les riffs mélodieux et acérés, qui rendent chaque titre unique et incroyablement accrocheur.
Racé. Violent. Cru. Brut. Rageur. En un mot : Addictif !

Imaginez deux minutes que DISGUST ait décidé de revenir à la vie, changeant simplement de chanteur au passage, agrémentant son explosivité d’une hargne plus brute et Punk, et s’inspirant de certains riffs mélodieux inspirés de PASSIV DÖDSHJALP ou MARTYRDÖD. Quelques sporadiques blastbeats, pour renforcer la hargne, un chant éraillé et écorché très expressif pour vous achever.
Le tout associé avec une prod Crust, grondante, crue, saturée, mais équilibrée.
Voilà, vous obtenez "Livstid". Et si l’on met de côté les griefs puérils ciblant l’absence d’innovation (argument caduque par définition sur la scène D-Beat/Crust), et qu’on se laisse emporter par la déferlante de folie qu’assène cet éponyme, on ne pourra qu’être séduit.

Bordel, c’est simple, cet album est simplement excellent, une tuerie primitive, basique, mais foutrement et furieusement efficace. LIVSTID évolue sur cette fine frontière subjective, qui caractérise les excellents crus, et qui empêche d’être pleinement explicite ; cette sensation de plénitude, d’apothéose sonore tellement difficile à décrire avec des mots, mais qui prend tout son sens dès que le son franchit la barrière des conduits auditifs.
LIVSTID est de ces groupes à qui les mots d’une chronique ne rendent pas justice.

Inutile d’en dire plus, l’orgie des décibels supplante tous les arguments littéraires.
"Livstid" : le poids des mots, le choc des décibels. Alors achetez-moi vite fait cet album !


Rédigé par : ..::Ju::.. | 17.5/20 | Nb de lectures : 11575