Bienvenue dans les ténèbres. L'espoir n'est plus qu'un état d'esprit éphémère. L'abnégation et le renoncement semblent être les nouvelles valeurs montantes de l'humanité. Living Hell semble surgir de votre dépression, de vos envies sombres et de vos penchants suicidaires. Living Hell ne suinte pas la noirceur, il est la noirceur. Living Hell est fascinant par sa vision des choses apocalyptique et vous invite à le rejoindre dans les abysses sans fin de la mélancolie.

Après ce pavé philosophique et poétique à deux ronds 100% DIY made by me, me voici donc attaquant la chronique de ma révélation 2009, j'ai nommé Living Hell. Originaire de la Nouvelle Angleterre, le groupe s'est forgé en l'espace de 4 ans, une réputation incroyable sur la côte est des États-Unis et notamment dans la zone presque religieuse du hardcore, Boston.
Loin des clichés du hardcore traditionnel, Living Hell surprend, dérange, fascine, transporte dans un monde où tout est désert, déprimant, sans vie...
Déjà révélés par le sombre MCD « The Lost And The Damned », le combo signe ici son premier opus sur Eulogy quittant Revelations.

La base hardcore metal de Living Hell est déjà de grande qualité. On commence déjà par le son, lourd et oppressant notamment grâce à cette basse vrombissante, apportant un souffle abyssal au truc.
Les parties rapides demeurent excellentes comme par exemple le terrible « Blessed Are The Dead » où la double pédale ainsi que le solo viennent ajouter une dimension très personnelle au titre. Véritable rouleau-compresseur, cette chanson s'inscrit en ligne droite de la branche dure du metal hardcore, celle inspirée par le death metal. Mais la rapidité n'est pas le principal attrait de ce « Oblivion ».

« Oblivion » dépeint un univers sombre où l'oubli et le chaos sont rois. Pachydermique et étouffant, Living Hell réjouit et bluffe par les titres lents. Car si on devait mettre une étiquette foireuse à cet opus, ce serait bien « doom hardcore ».
L'album démarre sur « Sins Of The World ». Intro répétitive, lente et massive, le ton est donné. On n'est clairement pas face à un opus générique, le parallèle avec Integrity pouvant même se faire. De plus, chaque composition dispose d'un charme particulier.
Prenons l'exemple du titre « Leviathan », qui courbe l'échine. Non loin d'un Paradise Lost, cette composition est sans conteste celle qui marque le plus l'auditeur. Pachydermique, au riff principal répétitif et massif, l'atmosphère devient irrespirable. Et que dire de ce solo brillamment exécuté à grand renfort de pédale wah-wah ? Oui, il y a des similitudes avec le morceau « Embers Fire » de Paradise Lost. Ça fait bizarre de voir ce groupe dans une chronique de hardcore ? Oui, c'est sûr mais écoutez le titre pour vous faire une idée.

Les autres chansons ne sont pas en reste. Entre « Oblivion » qui reprend la même recette que « Leviathan », « 122112 » et sa lourde intro, « A New Skin For An Old Demon » et son final imparable, l'opus des Américains est sans conteste une réussite.
Et que dire de la production, véritable porte-drapeau d'un disque sublime ? Pour faire un album lourd, rien de tel qu'une prod lourde et les Américains l'ont bien compris. Grosses guitares, basse vrombissante, batterie impeccable et surtout cette voix, ténébreuse, sortant d'outre-tombe.

Plus qu'une surprise, Living Hell signe ici un premier full length d'une qualité incroyable, à classer à côté de Ruiner et The Banner. Hardcore atypique, sombre et chaotique, cet opus a de quoi séduire les fans du genre mais aussi les metalleux. A découvrir d'urgence.


Rédigé par : Vision Of Beuh | 17/20 | Nb de lectures : 12886