LIVARKAHIL to grupa utworzona w Paryżu w 2006 roku. Po pierwsze demo w 2007 r., zatytułowany No Cure For The Fools, kwintet wydał swój pierwszy album w 2008 r. First Act Of Violence (we własnej produkcji, a następnie w Deadlight), przed podpisaniem umowy z Listenable na swój drugi album, który zostanie nazwany Signs Of Decay. To nowy album… (*)

Ah oui excusez-moi, il est vrai que je parler français ici doit. Il faut dire que quand on lit que LIVARKAHIL est un groupe français et qu’on écoute Signs Of Decay, ça peut prêter à une confusion aussi incongrue que parfaitement justifiée. C’est qu’on se croit vraiment en Pologne ! Il a bien fallu vérifier que Greg ne s’était pas trompé, m’avait envoyé un quelconque skeud de Witching Hour en lieu et place de ce disque de LIVARKAHIL, mais les faits sont bien là : bien qu’on croit avoir affaire à un groupe polonais à chaque minute de Signs Of Decay, cet album a bien été signé par des Français.

Car après un First Act Of Violence assez influencé mais plutôt intéressant, à la croisée des chemins entre gros death, mélodeath, thrash et metal résolument « moderne », LIVARKAHIL a décidé de prendre un gros virage, en se dirigeant tête baissée à 1800 bornes vers l’Est, plus précisément à Białystok en Pologne, lieu de résidence des indéboulonnables studios Hertz. HK a bien préparé son baluchon en enregistrant Signs Of Decay à la maison (avec BST), mais son second opus a eu droit au mixage et mastering « Made In Polska », ce qui confère à ce disque un son « Hertz » typiquement polonais. Voire même un peu trop d’ailleurs…

Signs Of Decay s’avère donc être un album de « French Polish Death Metal ». Soit du gros death bien martial et puissant à la BEHEMOTH/HATE (surtout les seconds pour le tempo globalement lourd et pesant), avec quelques petits éléments thrashy (mais discrets) et un apparat plus « moderne ». Tout y est et dès les premières notes, et encore plus dès l’apparition du chant arraché de HK à mi-chemin entre celui de Nergal et Adam The First Sinner. Et à la première écoute, la tentation du chroniqueur de balancer « C’est un clone de BEHEMOTH sans intérêt, next. » est grande. Mais il faut prendre un peu de temps pour apprécier Signs Of Decay pour ce qu’il est. Certes, il convient d’affirmer dès maintenant que LIVARKAHIL n’a strictement aucune personnalité et originalité sur cet album, et c’est bien là que le bât blesse (et c’est le défaut principal de cet opus), mais ce stuff est quand même pas mal ficelé et carrément bien fichu dans sa majorité. Explications…

Après une intro bien martiale, "In Nomine Patris…" (mais bien évidemment très proche du début de "Daimonos" sur Evangelion de BEHEMOTH), LIVARKAHIL ne se montre pas sous son meilleur jour d’emblée en alignant tous les clichés du death polak au sein de "When Hell Is Near". "Quiet Heresy" rectifie illico le tir, en proposant des rythmiques bien incisives et accrocheuses. Le groupe sait varier ses tempos et le montre avec "The End of Everything" qui prend un départ bien sombre avant de partir sur des accélérations thrashy assez salvatrices. Mais le morceau n’apporte pas grand-chose de bien excitant, tout comme le trop longuet et mou du bulbe "Art of Bleeding" sur lequel apparaissent les membres de LYZANXIA pour des parties de chant plus hurlées. La seconde partie de l’album pète déjà bien plus, et l’interlude "…We Hail the Victory" annonce la couleur, nettement plus sombre et percutante, de la fin de ce « concept-album basé sur l’autocratie religieuse ». Et Signs Of Deacy peut enfin décoller avec des morceaux imposants comme "Above All Hatred" avec ses rythmiques coup-de-poing, le plus martial et obscur "The Flesh of All Damned", "Heaven Shall Fall" aux attributs plus modernes (des riffs quelque peu syncopés font une apparition), et le final "Signs of Decay" écrasant comme il se doit.

Alors bon, dans sa globalité Signs Of Decay est un très bon album de death martial maousse-costaud, avec quelques passages bien efficaces comme il faut, une maîtrise technique et des ambiances sur lesquelles il n’y a rien à redire, et un son (certes impersonnel au possible) qui bute. La question de l’intérêt relatif d’un album si influencé par une scène bien précise reste tout de même d’actualité, les mordus de death polak pouvant soit trouver cet album de LIVARKAHIL certes déjà-entendu mais plutôt bonnard, soit se pointer en disant « c’est que de la repompe de HATE et BEHEMOTH » et venir râler sur le fait que ça fait deux ans qu’on attend la chro d’Evangelion (j’ai le skeud et je pourrais la faire mais maintenant c’est trop tard, hihihihi). Quoi qu’il en soit, LIVARKAHIL nous livre ici un opus plutôt plaisant avec 2-3 morceaux forts, mais qui aurait eu nettement plus d’impact avec un soupçon supplémentaire d'originalité (les passages plus thrash/modernes ouvrent quelques voies), et si toute la scène death polonaise qui fricote avec le studio Hertz à longueur d’années n’avait jamais existé, ou n’aurait pas pris autant d’importance sur le death européen.

(*) S’il y a des Polonais qui traînent ici, je m’excuse d’avance pour les éventuelles erreurs de syntaxe que comporterait ce paragraphe. J’ai fait ce que j’ai pu avec ce que j’avais (en l’occurrence Google Trad) pour mon intro à deux balles, alors forcément… bez urazy.


Rédigé par : ZeSnake | 14/20 | Nb de lectures : 14260