Voilà six ans que nous étions sans nouvelles des Suédois, une absence prolongée qui ne m’a pour autant pas empêché de dormir puisque je découvre véritablement le groupe avec ce cinquième album. Le visuel de « Emotional Coma », qui tranche radicalement avec ceux de ses gentillets prédécesseurs, va peut-être dérouter les fidèles du groupe mais qu’ils se rassurent LION’S SHARE n’a pas viré Brutal Death, ils sont restés fidèles à leur heavy metal mélodique et puissant!

Alors que CANDLEMASS vient à peine de sortir son sympathique « King Of The Grey Islands », on se surprend à lui trouver quelques similitudes avec LION’S SHARE quand ce dernier fleurte avec l’epic doom (« Emotional Coma », « Bloodstained Soil »), une impression sans doute due à la présence du nouveau chanteur Patrick Johansson (ASTRAL DOORS, WUTHERING HEIGHTS) dont le timbre rocailleux peut faire penser à celui de Robert Lowe (CANDLEMASS, SOLITUDE AETERNUS). Ce n’est pourtant qu’une des nombreuses facettes que nous dévoilera le groupe sur ses dix nouveaux titres (le onzième étant une reprise d’ANGEL WITCH, « Sorcerers » extraite du premier album éponyme des anglais sorti en 1980). « Emotional Coma » recèle en effet quelques brûlots heavy bien couillus (et bien PRIEST aussi), comme « Clones Of Fate » qui déboule la gueule ouverte et la bave aux lèvres avec ses roulements de « r » halfordiens, son couplet à la « Rapid Fire » et son riff de solo et de conclusion à la « Metal Meltdown ».

Mais le point culminant de l’album, le sommet que l’on atteint sans même s’y préparer, si brusquement qu’on s’en retrouve presque abasourdi, c’est la fabuleuse « Hatred’s My Fuel » et son génial refrain entre grandiloquence façon comédie musicale et tube 80’s, lâché au milieu d’un champ de rythmiques plombées. Elle est de ces chansons qui vous font à elles seules acheter un album et craquer pour un groupe, un tube à l’ancienne redoutable dont on a eu une ébauche quelques minutes auparavant avec « Trafficking », conçue sur le même modèle sans pour autant en avoir l’efficacité.

Avec « Emotional Coma », vous aurez dans les oreilles un panorama sonore des plus complet avec des titres rapides, d’autres lents à la limite du doom, des ballades honnêtes et bien entendu ces deux tubes évoqués quelques lignes plus haut. Un heavy metal construit sur des bases traditionnelles mais ne sonnant en aucun cas daté, la patte suédoise quoi !


Rédigé par : Dungorpat | 15/20 | Nb de lectures : 10359