“Check Check! What’s up Motherfucker? The Will To Survive!” C’est par cette laconique mais néanmoins efficace sentence que nous est introduit Lionheart. Une fois n’est pas coutume nos amis aux gros bras nous proviennent non pas de la Côte Est des Etats-Unis mais de San Francisco, ville surtout réputée métalliquement dans les années 80 pour ses vestes à patches et ses basket montantes. Malgré leur éloignement, le groupe a tapé dans l’œil de Jamey Jasta qui s’est empressé de les signer sur son label. Initialement paru sur Stillborn courant 2007, "The Will To Survive" est ressorti par les Belges d’I Scream dans une version upgradée. En effet, en plus de l’album, les gars ont adjoint leur EP "This Means War" datant de 2006. Ce qui au total nous donne 17 titres pour 45 minutes de musique.

Lionheart étant signé chez Jamey Jasta, on peut s’attendre à se faire ramoner les esgourdes par un clone de Hatebreed. Et ben c’est ça. Lionheart fait du Hatebreedcore. Avec un poil de metal en moins et une lichette de beatdown énervé en plus. Pour le goût. Pas étonnant vu que le vocaliste du combo arbore fièrement un hoodies Bulldoze dans le livret du CD. Le fan d’Hatebreed, surtout celui qui trouve que le groupe se metallise de plus en plus, lassé d’attendre une nouvelle livraison du groupe en se mettant sous la dent un DVD et un album de reprise, peut donc se jeter sur l’album de Lionheart en guise d’apéritif. Ca fera illusion quelque temps. Les mecs sont pas là pour rigoler comme le démontre le premier titre « Wasteland » avec ses lyrics guillerets et primesautier . « A Wasteland filled with the scum and the shit. Degenerates motherfuckers living in piss a coked out slut with a mouthful of dick. Get the fuck out my face! I don’t think so bitch. This is a wasteland for all the the scum and the shit.” Les anglophones pourront s’en repaitre, les autres passeront à côté d’un grand moment de poésie.

Mais attention. Si les paroles ne volent pas bien haut, la musique vient compenser avec un son tout en testostérone et en virilité. Plus brutal, plus lourd et plus violent que qui-vous-savez, le groupe parvient à exister par lui-même le temps de quelques morceaux à moshpart très énervée. C’est un fait le groupe tabasse sévèrement mais il tabasse souvent dans le vide. Les riffs sont brutaux, la batterie et la voix sont brutales mais on ne peut s’empêcher de se demander à quoi bon toute cette brutalité ? Les missiles se succèdent, « Fuck The World », « Filled With Hate », « With Honor » mais à l’image des titres, on finit par succomber sous cette avalanche de clichés hardcore. Le groupe n’a d’autres ambition que de tabasser soniquement l’auditeur. Les coups de gourdin succèdent aux coups de gourdin et c’est à coups de batte que les cinq brutes viennent achever les quelques rares survivants.

Le groupe parvient finalement à se débarrasser de son étiquette de sous-Hatebreed, à grands coups de beatdown et de moshparts. Toi aussi tu te fous pas mal d’entendre Jamey reprendre Les Misfits ou Obituary ? Mets tes cellules nerveuses en veille et jette une oreille sur "The Will To Survive". Tu n’aimes ni le père Jasta ni le hardcore ? « Fuck Everyone and everything. I’d spi in all your faces if I could. Teeth fucking clenched cause I’m filled with hate.»


Rédigé par : Seb On Fire | 13/20 | Nb de lectures : 10616