Je ne sais pas si c’est l’évocation des cheerleaders à l’affriolance ultime ou bien le complexe du mec qui aurait aimé être quarterback dans un sitcom US, mais j’ai beau lutter, j’ai beau approcher la trentaine, j’ai beau être issu du giron métallique le plus trash qui soit, je n’arrive pas à ne pas aimer Linkin Park. Parce que finalement Linkin Park, clairement, c’est le fast-food du pop rock « vite fait » métal. Le MacDo de la musique commerciale. Ca se consomme comme un bon Big Mac. C’est facile, c’est toujours le même, pas déçu et pas surpris.

Et pourtant, à la réception de ce « Minutes to Midnight », je m’attendais à quelque chose de plus. Et ce, pour la simple raison que la production en était assuré par la légende vivante du milieu : Rick Rubin.
Rubin est associé à trois références qui me sont chères : Slayer, Johnny Cash et Public Enemy. On fait pire comme CV, vous en conviendrez. C’est tout le background 80’s et 90’s du métal, de la country et du hip hop que ce type tient sur le dos.
Ayant plutôt apprécié les deux premiers albums de ce groupe de « True néo-métal » et surtout le travail effectué au niveau des deux voix alternant un chant plutôt joli et un flow pas mal tourné, je me disais que le mec qui avait enregistré le « Walk this way » d’Aerosmith et de feu Run DMC ne pouvait pas se louper.

Comme toujours avec Linkin Park, on écoute une fois l’album, et l’on en connaît déjà tous les refrains et couplets. Ca fera sourire pas mal de lecteurs sur ce site, mais je trouve que ce fait est une véritable prouesse. C’est clair, ces types sont des machines à tubes, comme on disait dans les années 80. La quasi-totalité des morceaux sont au format radio-edit et l’on pressent que ça va tourner sévère sur Europe 2.
« Leave out the rest » va faire mal, très mal dans les booms de collégiens, «What I’ve done» cartonne déjà dans tous les Leclerc du pays, « Bleed it out » est paré à tout retourner (enfin, façon de parler) en concert… Efficacité est le maître mot de ce « Minute to Midnight ». La globalité de l’album est nettement plus pop-rock que les deux précédents albums, dans le traitement du son de guitare et dans l’accentuation de la partie « chantée » au regard de la partie « rappée ». C’est même parfois plus progressif, enfin pour du Linkin Park s’entend… En témoigne la ponctuation de l’album par le « long » morceau « the little things give you away », qui se risque à un solo de guitare assez inhabituel, ainsi qu’à une tentative d’harmonie vocale plus poussée qu’auparavant. A noter aussi, une grosse pompe du « Strange love » de Depeche Mode sur la mélodie voix de « no more sorrow »… Et ouais, on me la fait pas à moi.

Pour en revenir à nos cheerleaders et ainsi conclure, Linkin Park est un peu le rêve américain façon highschool drama. Des mélodies qui vous rappellent avec des maux dans le ventre une inexistante soirée au cours de laquelle vous êtes sorti avec Kelly de « Beverly Hills » et où vous vous êtes pris une caisse avec Parker Lewis avant de vous jeter dans la piscine avec le golden retriever d’une nounou d’enfer. Moi ça me détend.


Rédigé par : Be-on | 13/20 | Nb de lectures : 14535