Foofur: Contrairement à ce que l’on pourrait croire, LINGUA n’est pas un groupe espagnol ou italien, mais une formation suédoise existant depuis maintenant six ans. Arpentant les scènes nationales autant qu’il l'a put pour faire parler de lui, le groupe n’a pas chômé en sortant 6 démos dont je n’avais jusqu’alors jamais eut échos… à mon grand malheur! Car à l’écoute des 9 titres proposés sur cet album, le constat est clair: le potentiel du groupe est énorme! Bénéficiant d’un chanteur qui arrive à moduler sa voix comme il le veut, l’emmenant dans des sphères totalement hallucinantes qui rappellent la sincérité et l’émotion d’un THE OLD DEAD TREE, la trame musicale n’en est pas pour autant délaissée. Oeuvrant dans le monde du rock, du metal ou encore du post-rock, chaque titre est une véritable pépite : guitare égrainant des arpèges diaphanes ou plaquant des accords impeccables, section rythmique exerçant un excellent boulot où originalité et efficacité vont de paire et qui rappelle assez souvent TOOL ("May Crayons Guide The Sheep", "You Wonder Why You Still Wonder Why", "Out of Faces", "No Footing"), et surtout refrains fédérateurs qui rentrent immédiatement dans le crâne tant l’aspect mélodique est travaillé, c’est du tout bon du début à la fin sans aucune baisse de régime. Avec un ensemble basé sur une maîtrise totale des nuances de jeu ou d’ambiance, le groupe laisse exploser sa rage à quelques occasions pour des moments de pur bonheur (le début de "Control Yourself", le break central de "Aftermath") qui démontre que LINGUA sait jouer habilement la carte de la puissance sonore. Dur d’extraire tel ou tel titre car "The Smell Of A Life That Could Have Been" est un bloc dense dont chaque titre amène l’autre par le biais de petites interludes qui ne laissent aucun temps mort. La production est quant à elle absolument parfaite avec un son de guitare abrasif sans être étouffant et une clarté sonore générale qui ne délaisse aucun instrument (la basse est mise en avant et bien heureusement tant elle ronfle et donne aux compos de LINGUA leur âme!) Mention spéciale aussi à l’artwork franchement réussi!
Beauté, désespoir et mélancolie se mêlent de la plus belle des manières à la rage positive de ces 4 suédois qui signent ici un opus intense! A coup sûr un de mes albums de l’année…
Note: 18/20

Shaka : Avant de jeter une oreille sur les extraits disponibles il y a quelques temps dans les news de VS, je n’avais jamais entendu parler de ce groupe suédois. Bon, comme ce « The smell of a life that could have been » (quel long titre, je ne le répéterai pas deux fois !) est le premier album, me voilà pardonné. Pas réellement Metal, tout simplement Rock, ce qui m’a le plus impressionné à la première écoute, c’est le chant. En effet, le chanteur officie le plus souvent dans un cadre ultra mélodique, Pop et de temps en temps, il explose, ce qui apporte une agressivité décuplée à ces passages. Se rapprochant de ce que l’on a coutume maintenant d’appeler « Emo », la musique de LINGUA s’écoute d’une seule traite, dans sa globalité, contrairement à la plupart des CDs de nos jours où quelques titres surnagent au milieu d’autres plus banals et qui incitent après plusieurs écoutes à ne sélectionner que trois ou quatre chansons avec la télécommande. Avec ce CD, à aucun moment je ne suis tenté de me servir de ladite télécommande.
D’une richesse rare (on est loin d’avoir fait le tour en seulement quelques écoutes), possédant un caractère déjà affirmé, faisant preuve d’une émotion très palpable, musique accessible et en même temps recherchée, une chose est sûre, LINGUA a un potentiel incroyable et si les Suédois bénéficient du petit coup de pouce du destin, il est fort à parier que ce groupe devienne très rapidement énorme, à l’instar d’un MUSE par exemple.
Note : 16/20


Rédigé par : Foofur & Shaka | 17/20 | Nb de lectures : 14379