Je ne suis pas très sûr qu’un nouvel album de LILLIAN AXE déchaîne les passions chez les lecteurs de VS, ni même que ce nom n’éveille ne serait-ce qu’un vague souvenir. Pourtant, LILLIAN AXE a connu son petit succès, essentiellement aux Etats-Unis, c’est vrai, et il y a de cela plus d’une décennie. Voir LILLIAN AXE revenir en 2007 avec un nouveau disque est plus qu’une surprise, tant la carrière du groupe a été complètement décousue ces 15 dernières années.

Personnellement, j’ai toujours prêté attention à ce combo de hard US en marge des productions de la plupart des autres groupes affiliés à cette scène. Malgré ses accents très prononcés de hard mélodique dès ses débuts (l’excellent Lillian Axe en 1988), voire de glam sur son second album (Love + War en 1989), LILLIAN AXE s’est toujours différencié de ses compères. En effet, le groupe a toujours développé, que ce soit dans les textes ou (surtout) dans la musique des aspects sombres, mélancoliques assez surprenants et décalés. Le succès aidant, le propos s’est ensuite voulu plus léger sur Poetic justice en 1992, pour revenir à des sonorités plus sombres l’année d’après avec Psychoschizophrenia, marqué par un son un peu plus sale (en pleine période grunge, rien d’étonnant). Ces deux disques ont permis au groupe d’être distribué à plus grande échelle, même en France, c’est dire ! Le combo a même fait une apparition scénique à Paris. Puis, plus rien… silence radio jusqu’en 1999 et cette collection de titres enregistrés à l’arrache, qu’on a tenté de faire passer pour un nouvel album (Fields of yesterday). Pour moi, le dernier espoir de voir cet excellent combo renaître de ses cendres était bel et bien envolé.
Mais, en 2002, nouveau rebondissement avec un très bon double live (Live 2002), superbe compilation des meilleurs titres de LILLIAN AXE, preuve que le groupe était encore vivant, et comptait bien refaire parler de lui. Dernier épisode, 5 ans plus tard tout de même, aujourd’hui donc, avec ce véritable nouvel album, Waters rising !

Vous comprendrez que l’attente, pour un vieux fan, fut assez longue. La déception, quant à elle, fut malheureusement au rendez-vous. Le style du groupe est pourtant bien là, nous proposant un hard mélodique aux guitares parfois fortement métallisées, toujours aussi marqué par ces ambiances mélancoliques. Mais il semble bien que l’inspiration ait foutu le camp. Si l’on excepte le très bon title-track Waters rising, fidèle à ce que LILLIAN AXE nous proposait sur Psychoschizophrenia, et un bien sympathique Quarantine au refrain accrocheur, assez proche de ce que le groupe a toujours su composer, rien de bien transcendant à signaler. Le reste des titres, à quelques rares occasions (Fear of time, peut-être), n’a réussi à provoquer chez votre humble serviteur qu’un ennui profond.
L’ensemble suit souvent le même type de construction, entre arpèges sans fin, rythmes mollassons et mélodies quelconques servies dans des refrains lancinants. Même les quelques envolées guitaristiques du très bon Steve Blaze ne sauvent pas l’affaire. Signalons tout de même ce nouveau chanteur, Derrick LeFevre, parfait imitateur du précédent et emblématique vocaliste Ron Taylor, qui s’en sort à peu près bien, même si sa performance manque franchement de personnalité.

Une déception de plus pour LILLIAN AXE… le groupe a-t-il pour autant dit son dernier mot ? Au regard de la trajectoire aléatoire du groupe, rien n’est moins sûr. On peut toujours rêver…


Rédigé par : Sentenced | 10/20 | Nb de lectures : 11624