Avec une pochette pareille, ce logo au look connoté et cet autocollant (!) clamant fièrement que le tout a été masterisé par Vesa Kanttäkumpu d’EVOCATION, normalement mon travail de chroniqueur aurait dû être grandement facilité, non ?! Le ‘revival Swedish death-metal’ bat son plein, Sunlight Studio, DISMEMBER, GRAVE et ENTOMBED sont dans le même bateau bla bla bla, en voiture Simone et roule ma poule !

Et ben non…

Alors pas d’inquiétude, en voilà encore un que le death-metal tout propre tout mignon de JOB FOR A COWBOY n’aura pas. Non, LIFELESS - encore un nom à la con, en même temps les Espagnols nous avaient bien donné DEATHLESS à la fin des années 90 donc - fait du gros old-school il n’y a pas de doute ma bonne dame, emmené par des Teutons qui ont sûrement dû avoir leurs premiers émois métalliques à une époque où quantité d’entre vous n’étaient que de vagues concepts. Mais plutôt que la fange baveuse de la Suède, ces trentenaires ont préféré taper dans un style certes presque aussi lourd et avare en branlette de manche mais encore plus consensuel et ayant déjà fait ses preuves 2458 fois. Donc si les noms d’OBITUARY, UNLEASHED ou BOLT THROWER évoquent instantanément chez vous des images joyeuses de bulldozers entourés de petits cœurs roses et synonymes de bonheur métallique, il y a pas mal de chances que ce premier album auto-produit vous aille droit au cœur. Bien supérieur à une basique démo, ‘Beyond The Threshold Of Death’ déroule donc son tapis de huit bombes (une intro et sept morceaux) sur une durée de trente minutes avec la grâce d’un tracteur labourant ses champs : cela ne va pas très vite, ne dévie jamais de sa route et reste prévisible de bout en bout mais à la fin de la journée, on est au moins sûrs que le travail est fait et bien fait. Bien sûr, on pourrait chipoter sur le son un peu trop triggé, cette voix manquant un peu profondeur et surtout ces textes ultra-clichés traitant de sujets aussi originaux que la guerre ou la mort mais quelque chose me dit que toutes ces considérations vous en toucheront une sans faire bouger l’autre comme le disait notre ancien président.

En fait, tout est une histoire de point de vue : en tant qu’album, ce premier jet de LIFELESS reste un trop dans les clous pour tout défoncer proprement mais remplit malgré tout honnêtement sa part de marché. On aurait d’ailleurs bien aimé que certaines détails, comme le break mélodique et quasi-doom de « Seed Of Hatred » par exemple, soit plus fouillé par exemple… Mais en tant qu’auto-production réalisée avec la seule force du poignet de ses géniteurs et distribuée par leurs soins, là tout de suite, maximum respect. Parce que pour ce qui est de remplir sa mission de pourvoyeur de death-metal en gros, LIFELESS assure comme un pro.


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 12/20 | Nb de lectures : 10330