Après avoir lâché BLACK BOMB A, il était évident que Djag n’allait pas quitter le monde de la musique comme ça, l’homme ayant une volonté de fer. Après une apparition dans les rangs de SARKAZEIN, le voilà qui refait donc surface avec LE NOYAU DUR, LND pour les intimes, son nouveau bébé. Créé en collaboration avec Jay (ex-CALL AS YOU WISH), LND est devenu, au-delà du projet de deux hommes, un groupe à part entière. Et même plus, une sorte de all-star band ! Jugez plutôt la liste hallucinante de guests ayant participés comme interprètes ou compositeurs : Sam et Poun (BLACK BOMB A), Mickaël (ex-ONEYED KACK), Entonie (ex-LT-NO, TREPONEM PAL), Hervé Coquerel (LOUDBLAST, BLACK BOMB A), K-Shoo (NOXIOUS ENJOYMENT), Reuno et Philgood (LOFOFORA), Anthony (SHERKAN), etc… Bref, la liste est longue et on se demande bien ce que va pouvoir donné un tel assemblage de personnalités issues d’horizons parfois bien différents.

Et bien LND est un concentré de rage à la française ! Musicalement, il est vraiment difficile de cataloguer le groupe car les styles abordés au cours des 16 titres sont assez larges. Passant de morceaux typés hardcore, metal moderne ou encore à des chansons aux ambiances beaucoup plus calmes, l’ensemble en reste pour autant homogène et bien mené. Puissant à souhait grâce notamment à une prod claire signée JP Bouquet, les compos proposées sont portées par une rythmique sans failles alternant passages speed et moment beaucoup plus rock. Les guitares se font à la fois lourdes et massives ("En Ville", "Back in Business", "J’ai vu", "Atmosphères"), incisives et bien speed ("Le Noyau Dur", "Vivre Libre", "Outside", "Multiple") ou encore claires et mélodiques (les très beaux "Mes Lâmes" et "A la mémoire"). On pense à pas mal de groupes (dont certains membres sont présents ici): LOFOFORA, BLACK BOMB A, TAGADO JONES ou encore NO ONE IS INNOCENT. Là où LND marque une petite différence par rapport aux trois premiers, c’est en insérant pas mal de sonorités électro dans ses titres, sous forme de breaks impromptus (le final vraiment bon de "Le Noyau Dur"), de samples divers, de nappes de synthés, par l’utilisation de vocoder sur certains vocaux, ou tout simplement via un titre purement électro, l’étonnant "Songes".

Du point de vue des textes, Djag a des idées plein la tête et beaucoup de messages à véhiculer sur sa vision de la société, des gens en général, du music business ("Boss"), etc… Y’en a qui se font tailler un costard gratos d’autant plus qu’il n’a pas sa langue dans la poche ("Multiples", "Vivre Libre" qui ferait une sacrée bande son pour une hypothétique révolution)!!! Textes fleuves qui d’ailleurs rappellent ici la démarche de certaines chansons à textes typiquement françaises si ce n’est que la voix typique de Djag ou ses vocaux plus rauques s’en éloignent clairement! Un bon point que cette richesse verbale, si ce n’est que certaines intonations collées aux textes sonnent un peu trop clichés et perdent brutalement en crédibilité ("Sage de s’vénèr", "Vivre Libre").

"Renaissance" est donc un album bien sympa à l’écoute, entre sonorités à l’ancienne et modernité discrète. L’album contient son lot de titres à l’efficacité certaine mais également quelques passages assez dispensables ("J’ai vu", "Songes" intéressant dans la démarche mais qui fait un peu tache dans tout ça, ou encore "Miroir" pas spécialement super digeste malgré une idée de base intéressante) qui au final en font un album dont certaines longueurs auraient put être aisément évitées. Actuellement en tournée à travers la France, LND marque donc la renaissance d’un Djag dont la démarche artistique forte plaira ou rebutera sur certains points (le chant notamment). Un premier album très intéressant sans être non plus transcendant qui dépeint le potentiel assez large d’une formation qui peut taper fort au prochain effort en recentrant son propos. A découvrir.


Rédigé par : Foofur | 13,5/20 | Nb de lectures : 14065