Avec un pseudonyme qui aurait été parfait pour un bonus track de Cradle Of Filth, il aurait été aisé de se représenter une bande d'ex-fans d'Indochine passés blackeux mais se touchant toujours autant la flûte à moustache sur Lovecraft. Mais heureusement, il n'en est rien, notre sujet de dissertation vient de Suisse et non pas de Transylvanie, et, comme plus de deux Suisses sur trois, joue du post-hardcore. Et comme s'ils n'étaient pas assez dans le créneau, faut que les mecs proviennent d'autres groupes de post-hardcore, ici le gratteux étant connu pour ses faits d'armes dans KRUGER. La Suisse, en passe de détrôner le Nord en terme de consanguinité?

Là n'est pas le débat, ni de savoir si LE BARON VAMPIRE n'est que le groupe de plus du genre. Puisqu'ils se démerdent plutôt bien dans leur secteur, surtout quand ils s'amusent à se rêver BLACK SHEEP WALL, notamment sur ce démarrage d'album, "Coyote Versus Machete", qui est foutrement écrasant. Qui aurait pu l'être encore plus, si la prod' avait été un peu moins faiblarde, étouffant la force de frappe tellurique des guitares. Niveau name-dropping, rajoutons KRUGER (curieusement hein?), CULT OF LUNA ou encore POISON THE WELL. Ces derniers pour ce côté "western désertique" (dans une moindre mesure) un peu "You Fail Me" qui faisait la force de "Versions", ainsi que les passages plus lumineux et autres refrains homosensuels en voix claire, pas des plus rares ici. Ainsi que leurs compatriotes de KNUT pour quand ça joue pied au plancher avec option riffs biscornus.

Même si ce cocktail post-parpaing bordélico-mielleux n'est au final pas des plus pratiqués, quand on prend chacun des éléments à part, on se rend compte que LE BARON VAMPIRE reste assez peu aventureux dans chacun de ces registres, qu'il aurait pu aller au bout de sa formule. Également, le baron est peut-être encore un peu bourru quand vient le moment de calmer le jeu aussi, surtout au niveau de la voix, quand les démultipliés beuglements de plantigrades s'essaient au chant clair, ça devient un peu bancal. Mais ne boudons pas notre plaisir, "Baruch" est une offrande costaude et plaisante, pas révolutionnaire mais de haute facture pour un premier album DIY jusqu'au bout des ongles. Ne leur reste qu'à affiner leur formule, ou comme le disait l'ami Claude, "faut dégraisser le mammouth"!


Rédigé par : Crown_Me | 13,5/20 | Nb de lectures : 12514