Après la "violence inhumaine" du premier album, c'est maintenant "l'agression suprême" que nos petits frenchies de Lex Talionis nous assènent à travers la figure. Ils ont en tout cas le mérite de ne pas tromper l'auditeur sur la qualité de la marchandise. Contrairement au cassoulet de William Saurin qui a changé de recette (coup de gueule perso, je préfèrais avant!), le trip présenté ici est globalement similaire au précédent disque. Mais en mieux. Le genre pratiqué par Lex Talionis est particulièrement personnel et il serait de toute façon bête d'en changer. Une boîte à rythmes qui blaste quasiment en non-stop sur du death apocalyptique ultra-speedé et brutal mais tout de même chargé en mélodies. C'est ce paradoxe permanent entre bourrinage et vertus musicales qui fait tout le charme de cet album. A mon souvenir, il n'y a que les polonais de Strommhousheld qui suivent une démarche approchante, même si ces derniers sont dans une veine globalement plus symphonique. Ce nouvel album reprend donc les éléments du premier avec beaucoup plus de maturité, les incorporations de synthés, les breaks, les soli sont beaucoup plus nombreux et plus judicieusement placés. Tout le talent de Lex Talionis tient au fait qu'ils arrivent à pondre une des musiques les plus brutales qui soit et de rester passionnants de la première à la dernière minute. Le travail de guitares est vraiment épatant et la production est simple et efficace sans user d'artifices ou de stratagèmes destinés à camoufler quelconques lacunes. Il est évident que le côté très froid et brutal à outrance de cette oeuvre ainsi que l'utilisation de la boîte à rythmes en découragera beaucoup mais l'ultra-violence à la fois maîtrisée et imaginative de Lex Talionis mérite qu'on y jette une oreille attentive. A consommer accompagné d'une bouteille d'oxygène.


Rédigé par : Loufi | 15/20 | Nb de lectures : 8617