Les Toulousains de LEX TALIONIS nous reviennent avec leur troisième offrande, et si c'est moi qui m'y colle, c'est que depuis longtemps je voulais me rendre compte du contenu proposé par le groupe.
Loufi avait très bien décrit leur approche dans ses précédentes kros; la notion d'apocalypse sonore mariée à une forte crise d'épilepsie est exactement ce qui convient pour décrire ce que l'on ressent. En fait, l'effet est rendu par cette boite à rythme qui inonde chaque titre de ses déferlements ininterrompus, excessivement martiaux, et qui laminent littéralement l'esprit, le potard de vitesse étant poussé au maximum. Dur de se concentrer sur ce qu'il y a en dessous, à savoir des soli de gratte quasi non stop. Le préposé est bigrement impressionnant, il pose plan flashy sur plan flashy, et propose l'espace des 38 minutes de l'album une redécouverte du mot shredder. La voix torturée est toute en rythmique, scandant les paroles, bribe par bribe, en accord avec le rythme insufflé par la BAR. Enfin, le côté cybernétique est parachevé par des sonorités travaillées, il y a un synthé mais surtout une abondance d'effets de guitare midi. On notera aussi la quasi absence de guitare rythmique, la BAR faisant office à elle seule de masse rythmique; en revanche, la guitare rythmique distille des petits supports mélodiques, dans les aigus.
Que dire après tout ça? Clairement LEX TALIONIS ne peut laisser de glace tout amateur d'extrême intelligent, novateur et fouillé. Maintenant, l'excès de BAR qui couvre beaucoup trop l'ensemble me gâche franchement un plaisir d'écoute certain. Chaque atténuation est un pur bonheur, d'autant que l'on découvre derrière un passage mélodique intéressant. J'en comprends l'esprit, mais je suis sûr qu'il y a un moyen d'en réduire l'effet négatif (voir destructif, surtout pour l'ouie!). Et surtout on pourrait totalement profiter de l'amoncellement de plans guitaristiques qui nous prouvent encore une fois que Pierre-Marie est bigrement talentueux.


Rédigé par : BozKiller | 16/20 | Nb de lectures : 14233