« Ahhhhh, les années 90, leurs doux parfum de came et de suicide, leurs chemises à carreaux et jeans déchirés aux genoux, leurs cheveux gras et barbichette…ahhhhh, que de souvenir, nostalgie quand tu nous tiens !!!
Le grunge. Ouais les gars, le grunge, ça c’était de la musique, ça posait pas, ça refusait les interviews, ça tirait la gueule et ça disait plein de méchancetés sur METALLICA et les GUNS AND ROSES. Le bon temps…définitivement. Et bien voilà. Les groupes de maintenant se disent autant influencés par ce sous-genre que par le Hard conspué par ces hippies dépressifs ! Hérésie ! Au bûcher ! Profanateurs, blasphémateurs ! On ne chie pas impunément sur l’héritage de feu Kurt Cobain !!Merde, bande de branleurs ! »

Ceci aurait pu être mon discours sur cette galette de LETHARGY, seulement voilà, le truc c’est que LETHARGY est un groupe super attachant.
Les britons du South Wales, nous délivrent avec ce second opus (le premier, “Road Out Of Nowhere”, sortit en 2005, qui a reçu, partout sauf en France, allez savoir pourquoi, des éloges) un condensé assez fidèle de leur influences. En gros (en très gros même !), et de leur propre aveux Pink Floyd (je ne vois pas !), Led Zeppelin (oui d’accord !), Manic Street Preachers (désolé, connais pas !), Dream Theater (non, là non plus je ne vois vraiment pas !), Radiohead (mouais…admettons…) et Alice In Chains (là d’accord !) sont les ingrédients de leur son. J’aurais beaucoup plus volontiers parlé de Soundgarden, King’s X, Led Zeppelin, et certainement un tas de groupes plus ou moins actuels de la mouvance post-grunge ou revival hard que j’ai loupé par manque d’intérêt. Bref, un tas de références qui ne pourront, par leur multitude, que parler à la majorité.
Un produit grand public donc. Mais pas seulement ou en tout cas pas aussi simplement. C’est un peu plus compliqué que ça. LETHARGY pourrait faire dans le revival-à-la-con (suivez mon regard) qu’on connaît en ces jours de crise financière et d’inspiration, mais il possède un son, un grain parfaitement actuel qui, à la fois, s’inscrit complètement dans l’ère du temps et, en même temps, rappelle à notre souvenir un tas de bons groupes qu’on a tendance à laisser un peu de côté au profit des nouvelles mouvances et tendances. Le son de guitare évoque, à lui seul, à la fois Led Zep, Alice In Chains, Lynyrd Skynyrd et Mastodon, la basse claque sa race dans nos esgourdes, le clavier se fait discret et la batterie, simple mais percutante, soutient l’ensemble avec force et finesse.
Tout ça est bien joli mais, me vous demanderez « pourquoi cette formation devrait elle plus attirer mon attention que les 10000 autres qui jouent dans la même catégorie ? ». Bonne question. Et bien une grande partie de l’intérêt de LETHARGY réside en son chanteur. Un chanteur absolument stupéfiant qui, en plus de posséder un organe puissant et un grain particulier, connaît le secret d’une mélodie à la fois accrocheuse et complexe. Un vocaliste de la trempe, n’ayons pas peur de le dire, d’un Layne Staley, d’un Chris Cornell voir d’un Steven Tyler. Et ouais, rien de moins. Alléchant n’est ce pas ? Placez ça dans un contexte Hard/Metal et vous obtenez « Purification ».
« Stealth », le premier titre peut faire penser à MINDFUNK (groupe des 90’s injustement oublié, tentez juste « Dropped » pour vous en convaincre) notamment dans la voix très proche d’un Patrick Dubar la technique en plus. C’est d’ailleurs à ce combo que j’ai le plus pensé pendant l’écoute de ce skeud. La suite est faite de tubes, de tubes et encore des tubes du genre « des trucs qui vous restent dans la tête des jours durants et qui ne vous plus » (« A Lost Adoration », « Ideal Orphans » et son riff stoner etc…). Je ne vais pas faire un tracklisting détaillé de cette production, mais sachez que, mis à part, le mielleux (et encore, c’est mon avis ultra tranché sur la chose et mon aversion pour les ballades qui parle !) « Fragile Crystal Dream » (dernier titre de la galette), à aucun moment l’ennui n’est venu troublé mon plaisir.

Fans de rock à l’esprit ouvert, fans de mélodies fiévreuses, de riffs qui tuent, n’hésitez pas, ce disque vous est destiné. Reste à les voir en live pour voir si leurs tubes tiennent aussi bien le choc à l’épreuve du feu de la scène.

Un bien beau condensé de musiques rock et heavy produites depuis les 70’s.


Rédigé par : Dixie Whiskey | / | Nb de lectures : 10246