C’est la loi de la jungle, coco, et dans toute scène/mode, il faut des leaders, des suiveurs mais aussi un paquet de seconds couteaux sans talent dont la seule existence ne semble d’avoir de sens que pour souligner, par contraste, la brillance de certains. Or pour être sincère, si je suis sûr que LETHAL n’appartient pas à la première catégorie (celle des bons), j’hésite encore à les foutre dans la case ‘sympathique sans plus’ ou ‘simplement inutile’… Pourtant, j’aurais dû a priori craquer vu que, comme leurs compatriotes de GUILLOTINE, ce groupe d’Umeå (tout au Nord de la Suède, juste en dessous du cercle polaire) formé en 2004 par deux membres du groupe de black NASHEIM préfère, niveau influences, collectionner les casques à pointes de la scène teutonne plutôt que les baskets à languettes californiennes. D’ailleurs, histoire de bien me titiller le kiki, plutôt que de singer directement les premiers KREATOR comme tout le monde, ils ont su éviter le plagiat pur et simple en étant plus agressif et en tapant dans le death des tout débuts, celui des démos de MANTAS ou de MASTER. Soit le genre de mélange assez rare et volatile que MERCILESS avait réussi à attraper au vol avec ‘The Awakening’ par exemple.

Mais voilà, cela coince. Ce ‘Annihilation Agenda’ au pedigree pourtant impeccable – production ni trop moderne ni trop crusty, sortie CD arrivant un an (!) après une première édition vinyle sur le über-culte label Blood Harvest Records – reste désespérément plat. Aucun riff, aucun titre, rien n’accroche l’oreille. La base technique et l’envie semblent pourtant bien là, mais incroyablement, cela manque de vrais solos et de parties qui arrachent la gueule. Bref, on se fait franchement un peu chier. Et au bout de quatre/cinq morceaux, on a surtout envie de retourner écouter le dernier BLOOD TSUNAMI ou, à la limite, CORRUPT, le nettement plus convaincant groupe old-school thrash-metal suédois du chanteur d’ENFORCER, Olof Wikstrand…


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 08/20 | Nb de lectures : 10029