On ne va pas se mentir, pas de ça entre nous, LENGTH OF TIME a une place à part pour moi, dans mon parcours musical. C’est en 1998 que j’ai découvert le groupe avec l’incroyable « Approach To The New World » suivi du mcd « Shame To This Weakness Modern World » et depuis ces deux albums tournent encore très souvent dans ma platine et sont inscrit très haut dans mon panthéon personnel. Donc, leur retour après un long hiatus suivant deux derniers albums plus mitigés m’excite autant qu’il ne me fait flipper. J’avais déjà été rassuré par la qualité des deux morceaux du split avec Santa Karla. Morceaux qui se retrouvent d’ailleurs sur ce « Let The World… » d’un très bon niveau global. Oubliés les deux derniers albums, L.O.T est revenu à la base, un hardcore metal occulte, sombre et légèrement doomy. Certains appelleront cela Holy Terror ; c’est un peu plus que ça car les belges n’ont jamais bêtement copié Integrity mais ont toujours mis un point d’orgue à créer une musique originale, de qualité et immédiatement identifiable.

Ce nouvel e.p s’ouvre donc sur un « Until The Blast » qui file droit, grosse cavalcade des chevaux de l’Enfer. Rythme basique mais efficace, riff typique de Kirby, petite ambiance d’Apocalypse. La voix est agressive et rentre dans le lard servie par un refrain propice au singalong en concert. Puis la voila, on l’attendait, la partie chantée en voix claires. Je suis d’habitude réfractaire à ce genre de voix sauf dans L.O.T et Angel Crew. Là, Ross amène vraiment quelque chose en terme d’atmosphère avec une voix certes claire mais malsaine et habitée, pas chichiteuse pour un sou. Une voix qui n’est pas juste la pour faire beau. Une entrée en matière rassurante qui se rappelle aux bons souvenirs de « Shame To This Weakness Modern World » mais avec une production un poil plus actuelle, juste ce qu’il faut. « Grounded In Lies » est lui moins direct, moins brutal, on perçoit une touche Holy Terror plus poussée avec des effets de voix, un passage central plus dissonant, un peu expérimental avant de repartir sur une bonne partie chantée et même un petit growl histoire de…

Mais avec tout ça j’ai oublié de présenter le petit nouveau. Si Kirby, Ross et Christian rempile, pour tenir la quatre corde le groupe à fait appel à Jeremy Bezier, mieux connu sous le pseudonyme de Phorgath au sein de la légende du Black Metal du Plat Pays, Enthroned. Le gars assure tranquillement sans en faire des tonnes, quand t’es le petit nouveau le jour de la rentrée il faut essayer de se faire des potes, être cool sans faire trop le malin. C’est chose faite. Il s’intègre bien au groupe, soutient parfaitement les guitares et amène sa petite touche par moment comme sur « Maleficious World », le meilleur morceau de cet e.p qui condense tout ce que sait faire LENGTH OF TIME en un peu moins de cinq minutes. Du tabassage, de la finesse, des refrains catchy-agressifs, des moshparts qui n’en sont pas vraiment, des riffs énormes et une vraie atmosphère. Le feu est réanimé, LENGTH OF TIME est toujours en vie, assume ses cheveux longs, ses rides, son petit bide mais donne toujours la leçon.

Ils montrent qu’on peut sonner comme dans les nineties en 2013 et s’imposer comme un des patrons de la scène européenne avec un simple e.p en une décennie. C’est la marque des très grands. Maintenant on pourra s’insurger sur le fait que les bruxellois ne balancent que quatre vrais nouveaux morceaux, vu que les deux derniers sont issus du split avec Sant Karla, mais quand on est capable de proposer cette qualité là on à le droit de faire fermer quelques bouches. Puis LENGTH OF TIME a de toute façon tous les droits.



Rédigé par : Seb On Fire | 8.5/10 | Nb de lectures : 30306