Leiden n'est pas seulement la ville hollandaise de naissance de Rembrandt mais également un groupe toulousain formé en 2000 qui présente ici son premier album. Un mini CD "L'aube spirituelle" leur a permit de se faire un petit nom dans l'hexagone et ils ont rejoint peu de temps après le collectif Antistatic dans lequel on trouve entre autres Psykup et Sidilarsen.
Même si ça ne paraîtra pas flatteur à certains, Leiden se rapproche quelque peu de la nouvelle vague de groupes au chant féminin du style Evanescence, de part son approche plus moderne de la musique. Leiden se démarque par son approche de la musique bien plus sombre et moins artificielle (d'où l'appellation "Nu Dark"). En fait, le rapprochement avec cette scène ne se fait véritablement que par le ton des vocaux de Bérénice et un peu par l'incorporation de claviers et de rythmiques parfois plus groovy que le gothic-metal habituel. Autant être franc avec vous, ça m'a pris plusieurs mois pour véritablement appréhender ce qui se trouve sur ce disque et j'avoue ne pas être toujours vraiment d'accord avec moi-même sur la contexture de la musique de ces sudistes. Ce qu'ils font n'est pas véritablement inaccessible mais j'ai été vraiment intrigué par le côté très personnel et assez déconcertant de leur musique. On navigue dans des eaux particulièrement larges. On passe sans filet de protection du dark-metal à des sonorités plus goth, du doom ou des passages plutôt néo. Il en résulte une écoute souvent difficile et une impossibilité quasi-chronique à mémoriser les morceaux. Il faut des dizaines d'écoutes avant de pouvoir véritablement commencer à comprendre la ligne directrice de Leiden. De plus, l'optique multi-linguistique adoptée par le groupe rend ce projet tellement ambitieux qu'il en devient parfois un peu bancal. On ne pourra pas reprocher à Leiden d'être tournés vers l'avenir mais leur musique manque globalement d'unité et le groupe a visiblement cherché à trop expérimenter. L'effort est louable mais aucune mélodie ne vient spontanément accrocher l'oreille de l'auditeur au fil des écoutes successives. Heureusement que Bérénice a un brin de voix particulièrement charmeur et que les growls masculins constituent une belle antithèse de ses prouesses vocales. On trouvera aussi des passages vraiment efficaces et des morceaux intéressants ("Entlarvt", "Les maux", "Le possédé") à l'ambiance souvent très noire. La production n'est pas fabuleuse, mais fait bien ressortir chaque instrument même si certaines parties plus symphoniques ne sont pas toujours bien mises en valeur. Au risque de me répéter, je trouve que Leiden n'a pas tout à fait trouvé sa voie avec ce premier disque mais fait partie des formations vraiment prometteuses de l'hexagone. "Empty" est encore un peu trop dispersé dans son processus de composition pour vraiment marquer les esprits mais je reste persuadé que le prochain essai va mettre la barre bien plus haut. A surveiller de très près.


Rédigé par : Loufi | 13/20 | Nb de lectures : 8402