Zeitmaschine ou un nouvel album à ranger dans la case « blues du chroniqueur ». Oh, non pas que cet album soit mauvais (je vous connais, vous avez déjà regardé la note) ou pénible à chroniquer, c'est juste que quand on ne reçoit pas de fiche promo pour nous décrire l’album, c’est parfois fastidieux d’aller à la pêche aux infos. Ce disque n’est mentionné ni sur le site officiel du groupe, ni sur le site du label. Et on se rend vite compte que ce n’est pas un « simple » album. Ce disque de LEICHENWETTER est en réalité un best-of réenregistré, comportant des morceaux de leur deux premiers albums, Letzte Worte (2005) et Klage (2007) ainsi qu’un nouveau titre tout beau tout neuf. Et pour comprendre tout ça, j’ai dû traduire tant bien que mal des chroniques en allemand déjà disponibles sur le net, à l’aide de mes notions en allemand devenues faibles depuis le lycée et de la traduction de M. Google (en remettant les mots dans l’ordre). Enfin bref…

Ce qu’il y a de bien avec le label Echozone, c’est qu’en plus de regrouper tout un tas de formations Goth-Rock de seconde zone totalement anecdotiques et de présenter quelques combos Synthpop plus ou moins intéressants, il nous permet aussi de décharger quelques clones de RAMMSTEIN. Après [DIE!] (tout à fait correct), voilà LEICHENWETTER. Enfin, faire passer ce quartet d’Iserlohn (Rhénanie du Nord) existant depuis 15 ans pour un simple clone de RAMMSTEIN serait assez réducteur. Si le groupe fait bien partie de la « Neue Deutsche Härte », il a néanmoins décidé d’explorer le côté le plus gothique et symphonique du fameux Metal-Indus allemand. LEICHENWETTER est donc plus proche du côté « pompeux » développé par RAMMSTEIN sur Liebe Ist Für Alle Da, ainsi que de l’aspect épique d’un UNHEILIG (sans le côté pop, on est ici dans un pur Metal Goth/Indus). Et bizarrement, même si ça sonne déjà-entendu comme c’est pas permis, ça fonctionne…

15 morceaux pour 65 minutes, ça peut paraître beaucoup et c’est bien le principal défaut de ce Zeitmaschine. Mais LEICHENWETTER arrive quand même à pondre des morceaux particulièrement forts et puissants, grâce au souffle symphonique qui décoiffe, souvent accompagné de quelques sonorités électro du plus bel effet (cf. le début de "Schwanenlied"). Le riffing Indus n’est pas très étoffé, tous les morceaux ont des structures basiques couplet/refrain, mais à vrai dire ce n’est pas très important. La mise en bouche est assurée avec "Altes Lied" qui est un beau tube NDH, avec un chant clair très maîtrisé. Les cavalcades accompagnées du chant narratif de "Und die Hörner des Sommers Verstummten…" font presque penser à du NIGHTWISH voire à du DIMMU BORGIR, ce qui n’est pas un reproche, bien au contraire. Et Zeitmaschine nous présente alors une tripotée de très bons morceaux : "Im Nebel" très sombre avec un excellent refrain martial, "Nur Dich" plus RAMMSTEINien mais efficace, "Dort und Hier" avec des grattes plus mélodiques et toujours ce souffle épique, "Mutter" plus rentre-dedans avec des effets électro parfaits, ou encore "Letzte Worte" nickel dans le mélange violons/électro cosmique/gros riffs Indus/chant énervé. Cependant, comme je le disais Zeitmaschine est un peu longuet et tous les morceaux ne valent pas le coup : la sauce de "Allerseelen" (un mix entre électro et sonorités orientales assez bizarres) ne prend pas, le tempo de "Feuerharfe" est trop lent, "Verführer" et "Menschliches Elende" n’apportent rien de plus. Mais avec ses quelques plages de premier choix (soit quasiment les 2/3 du disque), Zeitmaschine vaut largement le détour. A noter que toutes les paroles sont issues de poèmes allemands, et que le nouveau morceau intitulé "Die Zeit Geht Nicht", plus direct et « baroque » dans l’approche symphonique, comporte du chant féminin assuré par Nina Finkhaus.

Ce best-of retravaillé de LEICHENWETTER, presque à considérer comme un album à part entière, est donc pour moi une excellente surprise. Un Metal-Indus typiquement germanique donc percutant et efficace comme du RAMMSTEIN, avec un aspect Goth-Metal de très bonne facture et un apparat symphonique majestueux très bien maîtrisé et amené. Et bien sûr, les tubes sont là, avec des morceaux immédiats, variés et facilement mémorisables. Certes, ça ne va jamais chercher très loin si l’on enlève tous les éléments symphoniques, mais Zeitmaschine demeure un disque parfaitement ficelé pour son style, bien meilleur et un poil plus original qu’un SCHWARZER ENGEL par exemple. Une galette à se procurer sans hésiter pour les amateurs.


Rédigé par : ZeSnake | 15/20 | Nb de lectures : 11334