Après ma passion pour les films de luchadors non sous-titrés, voici une deuxième bonne raison de prouver à mes parents toute l’utilité de mon option « espagnol » au collège. Bien qu’américain, le groupe écrit et vocalise dans la langue de Cervantès. Quelle drôle d’idée me direz-vous. Ben en fait pas tant que ça, vu que les mecs sont originaires de Miami et pourvus de racines latines pour certains. Leur but est donc de faire découvrir la culture, la vie « on the streets » des immigrés cubains de la ville des retraités et y faire revivre une scène moribonde. Pour cela ils pratiquent un hardcore orienté old school du début des années 90.

J’ai toujours pensé que l’espagnol est une langue qui sied bien au style et en voilà une nouvelle preuve. Les lignes de chant coulent de source, sont plus chantantes et l’impression d’aboiement se fait moins ressentir qu’avec l’anglais. Si on se penche un peu sur la bio du groupe, on remarquera que la plupart des membres de LA VIEJA GUARDIA (LVG pour pas s’emmerder) ont un pedigree des plus honorables avec des participations antérieurs à des groupes reconnus et respectés comme Slapshot, Ignite, The Vandals, Anger ou Guajiro, un petit background pas inintéressant du tout donc. Le travail du groupe sur ce premier mini, s’apparente à une version latine de toute la vague de groupe ricains pré-metalcore, avec pour tête de gondoles SOIA, 25 TA LIFE, JUDGE ou WARZONE. Un hardcore énergique, engagé, catchy, groovy et mélodique. Un combinaison d’obédience NYHC qui sent bien la rue, mais pas trop dangereuses ni crasseuses les rues, on est à Miami quand même, faut pas trop effrayer le petit vieux en Cadillac rose.

Au menu donc, riffs à faire danser un retraité en bermudas, chœurs à se péter le dentier, chant à exploser le sonotone et même une petite moshpart taillée pour guérir les varices. L’originalité n’est présente que dans le chant en espagnol, pour le reste c’est du pur hardcore américain AOC. On a même droit, en sus au feat vocal d’un certain P-Dub que je ne connais malheureusement pas, mais qui semble bien remonté tant sa voix offre un regain d’agressivité au morceau. Un organe intéressant et belle manière de clôturer ce quart d’heure floridien. L’ensemble est agréable sur un format court comme celui-ci mais sur tout un album je crains que le manque d’originalité du combo ne se fasse bien vite ressentir. En l’état c’est une première mise en bouche agréable et plus que correcte mais faudra penser à se renouveler en vue de l’album à venir.


Rédigé par : Seb on Fire | 06.5/10 | Nb de lectures : 10237