Le voilà enfin, l’album que tous les singes attendaient (car oui, LA DIVISION MENTALE joue exclusivement pour les singes, tant pis pour vous si vous n’en êtes pas). Prévu depuis plus de deux ans, Totem Simius, le second album de LA DIVISION MENTALE qui succède à L’eXtase des Fous (2007), aura connu quelques remous pour finir en bacs. Après avoir signé chez le label allemand Purity Through Fire en septembre 2010, le groupe a finalement annulé son accord en mars 2011 pour « d'aller de l'avant après tous ces mois de stagnation ». Cette stagnation se poursuivra encore pendant de longs mois, pour que le groupe sorte finalement Totem Simius chez Foedus Aeternus, qui avait filé un coup de main au groupe en sortant un EP en février 2012. Nous voilà donc en septembre 2012 pour la sortie tant attendue de cet album de Black Indus qui s’annonce encore plus expérimental que L’eXtase des Fous. Plutôt que du simple Black-Indus, le groupe se traîne désormais une étiquette « Avant-Garde », ou « Emotronic Postmetal » si l’on en croit ce qui est écrit sur leur SoundCloud. Eh ben…

Ne fuyez pas, LA DIVISION MENTALE reste bien dans l’esprit Black Indus un brin aventureux qui caractérisait leurs débuts. Comme l’EP faisait office d’introduction à l’album complet, je vous conseille de relire sa chronique pour un peu vous remettre dans le bain (surtout si vous ne connaissez pas le groupe). Nous y retrouvons d’ailleurs ici le morceau-titre, qui reste un morceau de Black-Indus redoutablement efficace. Mais avant ça, LA DIVISION MENTALE va s’autoriser quelques expérimentations sonores. Dès le début de l’album avec "Halcyon Ways" et ses douces sonorités cristallines assez inattendues, ce qui jette un froid d’emblée. Mais les plans Black-Indus un peu alambiqués et les vocaux saturés vont vite prendre place dans ce morceau mid-tempo étonnant (avec même un petit peu de chant récité !), toujours englobés dans cette ambiance mystérieuse typique de LA DIVISION MENTALE. On poursuit dans la bizarrerie avec les chants psychédéliques qui parsèment "The Eye", accompagnés de riffs très efficaces et de mélodies prenantes. Et dès l’excellent "Totem Simius", LA DIVISION MENTALE va se lâcher dans un Black-Indus diaboliquement percutant à la BLACKLODGE. Les accélérations particulièrement tranchantes vont très vite se faire remarquer, se mariant à la perfection aux diverses sonorités électroniques ou samples toujours bien amenés, et bien sûr à l’ambiance toujours glauquissime marquée par les « ralentissements » et les passages plus dépouillés. La seconde partie de cet album compact (38 minutes) va donc souvent dépoter sec, assauts de BAR et riffs incisifs typiques du Black-Indus à l’appui, certes classiques mais bigrement efficaces.

Pour son second album, LA DIVISION MENTALE prend quelques risques, mais juste ce qu’il faut afin de ne pas perturber un auditoire adepte de Black-Indus à la fois poisseux et rentre-dedans. Au final, Totem Simius reste un disque classique dans la forme (y compris dans la prod assez underground), mais le groupe possède tout de même une certaine personnalité et de toute manière, se distingue surtout de par la qualité de ses compos et par la cohérence de l’ensemble. Le groupe devra probablement pousser encore plus loin ses expérimentations pour se distinguer dans le futur, mais nous livre avec Totem Simius un album de Black-Indus un poil avant-gardiste qui tient presque toutes ses promesses, parsemé de quelques passages saisissants. Inutile d’en faire des caisses, ceux qui attendaient de pied ferme ce disque depuis son annonce (même si la courte durée peut décevoir) et les amateurs de Black-Indus en général seront comblés par cet album qui, à défaut d’être révolutionnaire, confirme que LA DIVISION MENTALE est une formation qui se débrouille très bien dans son créneau.


Rédigé par : ZeSnake | 15/20 | Nb de lectures : 14834