N'y allons pas de main morte, "Rock against Rock" arrache sa race.
Ce premier album est une baffe monumentale répondant largement aux attentes placées dans ce combo parisien après un EP éponyme extra-ordinaire. Allez-y, taxez moi de chauvinisme, de copinage, d'avoir bénéficié d'avantages financiers ou sexuelles de la part du groupe ... je m'en branle complètement, le fait indéniable avec ce premier disque est que je prends un plaisir énorme à l’écouter, que je ne m’en lasse pas, qu’il tue … tout simplement.

Lazy sont une bande de hard rockers qui ont avalé des kilomètres de métal dans les 90s, qui ont soigneusement pris le temps de digérer tout ça, et qui expulsent aujourd'hui leur propre musique de leurs trippes de la façon la plus authentique possible. Lazy est une belle définition de ce que signifie le Rock'n'roll en 2006, la formation interprétant avec conviction une musique brute et pure enregistrée en prise live par Francis Caste (Inhatred, The Arrs, Zuul Fx, etc).

"Rock against Rock" est un album extrêmement varié où aucune chanson ne ressemble à la précédente, Lazy évoluant entre high energy rock’n’roll à la Gluecifier/Therapy ("Target me","Gist of tomorrow"), heavy rock entre Corrosion of Conformity et Fu Manchu ("On bypass", "Botch") ou power métal aux légères touches hardcore à la Pantera/Anthrax –version John Bush - ("Koma White", "Irresponsible riot act").
Le point d’attraction central de Lazy réside dans le talent hors norme du frontman Buzz, chanteur aux capacités énormes et à la flexibilité vocale surprenante. Il hurle, chante, chuchote, crache, pleurniche, beugle, s’époumone, etc. Buzz fait partie de ces chanteurs authentiques qui ne trichent pas et vivent réellement leur rôle. Pour mieux le situer, je dirais qu'il se trouve dans la lignée des Peter Dolving (The Haunted, Mary Beat Jane), Casey Chaos (Amen) ou encore Daryl Palumbo (Glassjaw, Head Automatica).
Un des autres points forts de Lazy se trouve dans la maturité et la richesse de ses chansons. Des titres comme "Gist of tomorrow" ou "Brand new rock’n’roll blahblah" débutent sur des bases rythmiques heavy lourdes et directes pour prendre des virages mélodiques plus subtiles en plein cœur des chansons avant de conclure sur des finaux remuants.

On associe souvent Lazy aux ennuyants Aqme, je vous rassure tout de suite le seul point commun entre eux est que le nom du groupe tient en 4 lettres. Musicalement l'écart entre ces 2 formations est semblable à celui existant entre Staind et Slayer.
Je conclurai comme j’ai commencé cette chronique : "Rock against Rock" arrache sa race, c’est un putain de disque vraiment terrible, Lazy est définitivement un groupe dont vous allez entendre parler en 2006.


Rédigé par : VsGreg | 17/20 | Nb de lectures : 15495