Ze-retour-of-ze-revanche-of-ze-son-of-B-series-teuton-death-metal, part 14 !

Bah oui, nous voilà encore avec l’un de ces honnêtes travailleurs de l’ombre venu d’outre-Rhin. Non, pas un plombier polonais mais un groupe de death-metal underground allemand de la carrure d’un PURGATORY, d’un SOUL DEMISE ou d’un GRIND INC. Un bon petit ouvrier propre sur lui, qui ne déçoit jamais vraiment mais qui ne surprend pas non plus. Du genre a ne jamais relâché ses efforts malgré pas mal de hauts et surtout de bas mais qui n’a jamais été non plus dupe qu’ils devaient à d’autres, plus aventureux, toute son inspiration musicale.

Dans le cas de LAY DOWN ROTTEN, tout (ou presque) est à chercher du côté de la Suède. Mais attention, plutôt que de se contenter on va dire de copier - soit la scène de Stockholm comme par exemple FLESHCRAWL ou celle de Göteborg comme feu IMMORTAL RITES - eux ont toujours eu l’intelligence de varier les plaisirs et de mélanger les deux. Sans oublier d'y rajouter par moments une petite pincée d’influences US de la même époque, soit les glorieuses années 90. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le groupe en arrive aujourd’hui à sortir son sixième (et troisième pour METAL BLADE) album…

D’ailleurs, ‘Mask Of Malice’ présente pour le meilleur et pour le pire un LAY DOWN ROTTEN au taquet. C’est-à-dire qu'en plus d'être indéniablement leur meilleur skeud, il dévoile à la fois un groupe désormais armé d’une efficacité et d’une force d’exécution qui fait que le tout passe tout seul comme un suppo enduit de vaseline dans le derrière de l’auditeur maso et compatissant mais aussi désormais incapable de masque ses limites. Car là où le bât blesse avec eux, c’est leur côté fans. On tient là visiblement cinq types sincèrement ultra-respectueux d’un death-metal qu’ils vénèrent depuis toujours mais qu’ils n’osent pas trop remettre en question. Donc en plus d’une intro ultra-bateau en forme de vraie-fausse confession d’un tueur-en-série et d’une mise en image pas du meilleur goût, la frustration pointe parfois le bout de son nez chafouin à l’écoute de ce disque.

Oui, ‘frustration’ car quand ils veulent, ces mecs-là assurent comme des bêtes. Dans un style assez guttural mais compréhensible parfois proche de celui de l’ex-SCAR SYMMETRY Christian Älvestam, Jost Kleinert assure le job comme il le faut par exemple. Et derrière, la paire de guitariste (dont un Daniel Seifert responsable de 95% des morceaux du disque) sait aussi bien alterner riffs en cascade à la AT THE GATES, mais sans jamais partir dans des méandres trop torturés, que gros pâtés bien mastocs. Mais surtout, une fois n’est pas coutume, élevés au death de la grande époque (on les soupçonne d’avoir eu plus d’un poster d’EDGE OF SANITY dans leurs chambres d’ados), ils n’oublient jamais la notion de chanson. D’où un sens de la dynamique accru et qui permet de ne jamais s’emmerder le long de ces presque quarante-deux minutes de brutalité. Mais merdum et crotte de bique, si seulement ils arrivaient à se défaire d’un certain conformisme, à se défaire de quelques fautes de goût (beurk, cette outro au clavier Bontempi comme on aimerait ne plus en entendre depuis 1992 !) et surtout à franchir les deux centimètres et demi qui les séparent de la masse grouillante des suiveurs… Car ils en ont le potentiel.

Mais le veulent-ils vraiment ? Pas sûr car mon petit doigt me dit que ces mecs-là sont très heureux de rester entre initiés en continuant à jouer ‘leur’ death-metal pour des mecs qui leur ressemblent, point. Et à ce petit jeu-là, il faut avouer que ‘Mask Of Malice’ a de sacrés arguments.


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 15/20 | Nb de lectures : 12362