Pour ceux qui, comme moi, l'ignoreraient les latrodectus sont des araignées parmi les plus dangereuses du monde. Le rapport entre ce mot et un groupe de black metal est donc des plus vagues. Gageons donc que le mot plaisait aux membres du dit groupe au moment de choisir un patronyme. On l'a donc échappé belle, puisqu'on a pu éviter les noms de batraciens et autres rongeurs qui auraient pu être du plus bel effet. La découverte de cet album a cependant bien débuté puisque est apparu sous mes yeux, une oeuvre d'un peintre reconnaissable entre mille : Bolek Budzyn qui est bien connu pour ses magnifiques pochettes de LOUDBLAST. Celle de ce "Altered flesh", dans un style différent, moins... sexuel et plus proche de Jérôme Bosch ne déroge pas à la tradition de qualité de l'artiste polonais. Le reste du booklet de l'album est cependant beaucoup moins intéressant graphiquement puisqu'on a droit à l'ensemble du groupe peinturluré, dont certains membres n'hésitent pas à nous montrer les dents. On peut donc penser que cet album aura du mordant... On ne peut pas dire que ce que Adipocere a produit ces dernières années m'ait enthousiasmé et même si LATRODECTUS ne risque pas de changer mon opinion à ce sujet, il faut avouer qu'il se débrouille pas mal. Ceux d'entre vous qui ont eu l'occasion de les voir lors de leur passage à Paris, en première partie de SATYRICON savent déjà à quoi s'en tenir. Ce "Altered flesh", premier album du groupe, produit par Xort, plus connu pour officier derrière les claviers d'ANOREXIA NERVOSA nous propose un black metal que je ne saurais vraiment qualifier d'original mais qui arrive à allier mélodie et brutalité d'une manière intéressante. L'influence d'ANOREXIA NERVOSA sur certains passages symphoniques est indéniable, Xort n'y est sûrement pas pour rien. Les vocaux très variés, évoluent du chant clair aux screams aigus typiquement black (qui rappellent d'ailleurs ceux de Abbath) en passant par une espèce de voix de gnome ou de lutin dégénéré (même si je défie quiconque de savoir quelle voix peut bien avoir un gnome ou un lutin...), le tout décliné aussi bien dans les langues de Molière, de Shakespeare que dans celle de Goethe. A cela s'ajoutent des choeurs relativement inspirés. Tout Cela manque encore de personnalité et d'originalité, l'album se révèle relativement inégal avec des titres parfois assez dispensables mais LATRODECTUS se positionne avec ce "Altered flesh" comme un espoir sérieux de la scène.


Rédigé par : Sheb | 14/20 | Nb de lectures : 7911