LAST WARNING - Throughout Time (My Kingdom/Season Of Mist) - 27/02/2009 @ 09h59
(Spécial fainéants et pressés : un résumé disponible entre parenthèses en fin de chronique).
Et à présent mesdames et messieurs, si vous voulez bien me suivre, nous allons emprunter la plate-forme élévatrice qui se trouve derrière vous. Nous quittons actuellement la caverne Speed Metal et accédons à l’une de ses ramifications, la cave Power Metal, par l’intermédiaire de ce puits, dont la formation est estimée à la moitié des années 80. Je vous demanderai de ne pas vous pencher lors de la descente, et de me suivre attentivement lorsque nous serons arrivés, la cave Power s’étant extrêmement creusée durant ces 15 dernières années.
Pas encore de morts ? Bien. Ca viendra… (rires pincés de l’assistance). Laissez-moi allumer les spots que vous puissiez profiter d’une vue panoramique de la salle. Voilà. Si vous levez les yeux, vous pourrez apercevoir au plafond cette magnifique voûte, aux stalactites remarquables et assez imposante. Au centre vous avez la plus ancienne, la stalactite HELLOWEEN et sa forme singulière dite du « gardien des 7 clés ». Pour la petite histoire, l’homme qui menait l’expédition qui l’a découverte, Kai Hansen, était un féru de Fantasy, d’où ce nom. Juste à sa droite se trouve la stalactite BLIND GUARDIAN. A peine plus jeune, elle est tout aussi imposante. Juste derrière l’HELLOWEEN, vous avez la GAMMA RAY, dont la forme est assez proche, à la base du moins. Et enfin, la colonne STRATOVARIUS, la plus jeune de toutes. Si elle semble naître de l’HELLOWEEN, les géologues n’ont pas encore réussi à déterminer s’il s’agit d’une ramification de cette dernière ou si les deux sont séparées.
Maintenant, je vais vous demander de vous focaliser sur le sol. Eclairage ! Comme vous pouvez le constater, il est couvert de stalagmites. Avec un « m », comme « monter ». Leur taille varie en fonction de leur âge, mais également d’autres facteurs un rien complexe. Toutes ces concrétions proviennent de la chute de l’eau chargée en calcaire des quatre stalactites. Cependant, leurs natures étant un peu différentes, la composition de la roche des stalagmites s’en trouve variante. Les scientifiques ont cependant réussi à les affilier plus ou moins à chacune des stalagmites, en grande partie grâce au vent qui provient de cette ouverture, là-haut. Raymond, retire la bâche! Je vais maintenant vous demander le plus grand silence.
Oui, le vent, en passant sur les roches, produit une musique. Or cette musique diffère selon la nature de la roche. Prenons un exemple précis : nous allons aller écouter une stalagmite qui proviendrait de STRATOVARIUS. Comme vous pouvez le constater, elle est assez petite. Elle est pourtant bien loin d’être jeune (on la date assez précisément de 1987) mais son développement est relativement lent. Si on l’observe attentivement, on peut constater trois phases de concrétion majeures, que nous appelons « albums », eux- mêmes divisés en « morceaux ». 6 ans séparent les deux premiers albums, et 9 les deux derniers. Elle a été découverte par 6 Italiens qui la baptisèrent LAST WARNING lors d’une expédition financée par My Kingdom Records. Nous allons nous intéresser particulièrement au dernier album : "Throughout Time" (2009).
La première partie du premier morceau, "Madness", personne n’a jamais pu l’expliquer, mais elle a une structure tout à fait différente du reste. Elle crée une tension, une atmosphère un peu plombée, on entend dans le fond comme des verrous que l’on ferme. Cette partie ne nuit cependant pas fortement à l’intégrité de "Madness" puisque le morceau est tout à fait inintéressant. "Secret", lui, est bien plus régulier : c’est grâce à lui que l’on a pu déterminer la parenté avec la stalactite STRATOVARIUS, époque "Visions". La majorité de "Throughout Time" entre d’ailleurs dans cette catégorie. Voici ce que l’on entend après y avoir bien prêté l’oreille : mélodie clavier, rythmiques mid-tempo hachées et fortement saturées, une « voix » très proche de la voix « STRATOVARIUS », bien que moins travaillée. Autre élément proche, le travail de la basse. Rares sont les formations qui exploitent (un peu) l’instrument, mais celle-ci en fait partie, avec notamment les intros de « Throughout Time » et « Only Silence ». Cependant, d’après les mélomanes, il manque à LAST WARNING un élément clé pour ressembler à STRATOVARIUS : des refrains catchy. Et c’est une tare énorme, qui la fragilise énormément. De plus ses morceaux, au nombre de 9 (+1 que l’on ne retrouve que sous certains éclairage, dit morceau « bonus », très anecdotique et Stratovariuséen) sont dans l’ensemble assez longs et très répétitifs.
Je m’aperçois à ce point que je ne l’ai pas précisé : si nous étudions cet album en particulier, c’est qu’elle est idéalement placée, ainsi son son (…son, les petites marionetteuuuhs…) est très bon, particulièrement pour une stalagmite aussi frêle. Ensuite, si la majorité de la structure peut être affiliée à sa grande sœur finlandaise (STRATOVARIUS enfin, suivez un peu !), certains morceaux ont clairement une nature étrangère à cette dernière. Peut-être le vent qui aurait apporté quelque chose. A commencer par le morceau « Bloody Dream », qui comprend un passage plus agressif et qui sonne « faux » (écoutez, vous comprendrez)… dans un premier temps uniquement, il passe bien mieux lorsqu’on y retend l’oreille. Cela lui donne un petit côté Death (SLAYER) plus direct et moins Power classique. Death c’est une caverne que nous visiterons demain, elle est à l’opposé.
Il y a également « For A Lifetime », qui rappelle un peu la Faille Hard Rock dans son rif(f)(t) principal.
Mais surtout, surtout, il y a ce fameux neuvième morceau, très longue partie (plus de 9 unités) : « In The Flood ». Et là, on aperçoit une réminiscence des albums précédents, qui eux s’éloignent de STRATOVARIUS, probablement une infiltration d’eau d’une autre salle proche. On retrouve dans ce morceau (et ce, certes, dans une mesure moindre que sur les albums précédents) des traces d’ANGRAsite type « ballade Temple of Shadows » ou bien de minerai DREAM THEATER. La présence d’une « voix » féminine douce (contrairement à la voix lyrique sur les albums précédents) et les arpèges de guitare acoustique (+ un clavier Stratovarius) participent à cette ressemblance, mais contrairement à DREAM THEATER, un seul solo, court. Oui, les géologues du dimanche me diront « ça fait qu’il ne reste pas grand-chose ». C’est vrai, mais par rapport à l’album "Throughout Time", cela constitue un changement intéressant, et ça a quelque chose de « reposant ». Si l’on ne se concentre pas dessus. Par contre la taille de ce morceau est démesurée.
Pour en finir avec cette salle, mais également avec cette journée car il se fait tard, on peut dire que la LAST WARNING se forme sur un filon déjà surexploité. De plus, elle reste d’une composition instable et très fragile. Cependant, on note une amélioration dans la qualité. Si "Throughout Time" n’est qu’un album parmi tant d’autres dans la caverne Power, il constitue tout de même une étape importante dans la vie à venir de LAST WARNING. Certains mauvais plaisantins diraient que cet « essai » de la nature est un coup de pioche dans l’granite qui va mener sur un os. Ils ajouteraient que cette stalagmite porte bien son nom, car il s’agit peut-être du dernier avertissement et de la dernière chance de se ressaisir avant la disparition, mais ce serait bien sévère, car la base est là. Avec du travail, peut-être qu’il restera quelques albums à venir pour LAST WARNING avant de tomber dans l’oubli…
En attendant, je vous souhaite une bonne soirée, dormez bien car demain nous explorerons les cavernes du Death et du Black, énormes étapes. Et en parlant d’oubli… n’oubliez pas le guide, merci.
(LAST WARNING est un sextet italien de Power Metal, né en 1987 et qui n’a fourni que 3 albums à ce jour. "Throughout Time", leur dernière livraison, se démarque de leurs anciennes influences tel DREAM THEATER pour se rapprocher d’un Power/Speed ultra-conventionnelle, proche et même TROP proche du STRATOVARIUS de la grande époque "Visions". Les voix sont en particuliers très similaires. Cela dit, les 6 Transalpins n’arrivent absolument pas à effleurer le génie des Finlandais, c’est bien simple : une fois l’album fini, aucun refrain ne reste en tête, d’ailleurs on ne différencie pas les refrains avec le reste du morceau.
Une oreille est à prêter à "Bloody Dream" et son petit côté Death et à la pseudo-ballade "In The Flood", incluant une voix féminine plutôt agréable et reposante.
9 morceaux, moyenne à 6 minutes 30 + 1 bonus anecdotique, copies sans saveur, mais copies tout de même, une pochette à l’inspiration douteuse (le dos est vert fluo !), mais une prod’ propre. Rien d’extraordinaire, écoutez rapidement un titre myspace pour vous faire une idée.)
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Et à présent mesdames et messieurs, si vous voulez bien me suivre, nous allons emprunter la plate-forme élévatrice qui se trouve derrière vous. Nous quittons actuellement la caverne Speed Metal et accédons à l’une de ses ramifications, la cave Power Metal, par l’intermédiaire de ce puits, dont la formation est estimée à la moitié des années 80. Je vous demanderai de ne pas vous pencher lors de la descente, et de me suivre attentivement lorsque nous serons arrivés, la cave Power s’étant extrêmement creusée durant ces 15 dernières années.
Pas encore de morts ? Bien. Ca viendra… (rires pincés de l’assistance). Laissez-moi allumer les spots que vous puissiez profiter d’une vue panoramique de la salle. Voilà. Si vous levez les yeux, vous pourrez apercevoir au plafond cette magnifique voûte, aux stalactites remarquables et assez imposante. Au centre vous avez la plus ancienne, la stalactite HELLOWEEN et sa forme singulière dite du « gardien des 7 clés ». Pour la petite histoire, l’homme qui menait l’expédition qui l’a découverte, Kai Hansen, était un féru de Fantasy, d’où ce nom. Juste à sa droite se trouve la stalactite BLIND GUARDIAN. A peine plus jeune, elle est tout aussi imposante. Juste derrière l’HELLOWEEN, vous avez la GAMMA RAY, dont la forme est assez proche, à la base du moins. Et enfin, la colonne STRATOVARIUS, la plus jeune de toutes. Si elle semble naître de l’HELLOWEEN, les géologues n’ont pas encore réussi à déterminer s’il s’agit d’une ramification de cette dernière ou si les deux sont séparées.
Maintenant, je vais vous demander de vous focaliser sur le sol. Eclairage ! Comme vous pouvez le constater, il est couvert de stalagmites. Avec un « m », comme « monter ». Leur taille varie en fonction de leur âge, mais également d’autres facteurs un rien complexe. Toutes ces concrétions proviennent de la chute de l’eau chargée en calcaire des quatre stalactites. Cependant, leurs natures étant un peu différentes, la composition de la roche des stalagmites s’en trouve variante. Les scientifiques ont cependant réussi à les affilier plus ou moins à chacune des stalagmites, en grande partie grâce au vent qui provient de cette ouverture, là-haut. Raymond, retire la bâche! Je vais maintenant vous demander le plus grand silence.
Oui, le vent, en passant sur les roches, produit une musique. Or cette musique diffère selon la nature de la roche. Prenons un exemple précis : nous allons aller écouter une stalagmite qui proviendrait de STRATOVARIUS. Comme vous pouvez le constater, elle est assez petite. Elle est pourtant bien loin d’être jeune (on la date assez précisément de 1987) mais son développement est relativement lent. Si on l’observe attentivement, on peut constater trois phases de concrétion majeures, que nous appelons « albums », eux- mêmes divisés en « morceaux ». 6 ans séparent les deux premiers albums, et 9 les deux derniers. Elle a été découverte par 6 Italiens qui la baptisèrent LAST WARNING lors d’une expédition financée par My Kingdom Records. Nous allons nous intéresser particulièrement au dernier album : "Throughout Time" (2009).
La première partie du premier morceau, "Madness", personne n’a jamais pu l’expliquer, mais elle a une structure tout à fait différente du reste. Elle crée une tension, une atmosphère un peu plombée, on entend dans le fond comme des verrous que l’on ferme. Cette partie ne nuit cependant pas fortement à l’intégrité de "Madness" puisque le morceau est tout à fait inintéressant. "Secret", lui, est bien plus régulier : c’est grâce à lui que l’on a pu déterminer la parenté avec la stalactite STRATOVARIUS, époque "Visions". La majorité de "Throughout Time" entre d’ailleurs dans cette catégorie. Voici ce que l’on entend après y avoir bien prêté l’oreille : mélodie clavier, rythmiques mid-tempo hachées et fortement saturées, une « voix » très proche de la voix « STRATOVARIUS », bien que moins travaillée. Autre élément proche, le travail de la basse. Rares sont les formations qui exploitent (un peu) l’instrument, mais celle-ci en fait partie, avec notamment les intros de « Throughout Time » et « Only Silence ». Cependant, d’après les mélomanes, il manque à LAST WARNING un élément clé pour ressembler à STRATOVARIUS : des refrains catchy. Et c’est une tare énorme, qui la fragilise énormément. De plus ses morceaux, au nombre de 9 (+1 que l’on ne retrouve que sous certains éclairage, dit morceau « bonus », très anecdotique et Stratovariuséen) sont dans l’ensemble assez longs et très répétitifs.
Je m’aperçois à ce point que je ne l’ai pas précisé : si nous étudions cet album en particulier, c’est qu’elle est idéalement placée, ainsi son son (…son, les petites marionetteuuuhs…) est très bon, particulièrement pour une stalagmite aussi frêle. Ensuite, si la majorité de la structure peut être affiliée à sa grande sœur finlandaise (STRATOVARIUS enfin, suivez un peu !), certains morceaux ont clairement une nature étrangère à cette dernière. Peut-être le vent qui aurait apporté quelque chose. A commencer par le morceau « Bloody Dream », qui comprend un passage plus agressif et qui sonne « faux » (écoutez, vous comprendrez)… dans un premier temps uniquement, il passe bien mieux lorsqu’on y retend l’oreille. Cela lui donne un petit côté Death (SLAYER) plus direct et moins Power classique. Death c’est une caverne que nous visiterons demain, elle est à l’opposé.
Il y a également « For A Lifetime », qui rappelle un peu la Faille Hard Rock dans son rif(f)(t) principal.
Mais surtout, surtout, il y a ce fameux neuvième morceau, très longue partie (plus de 9 unités) : « In The Flood ». Et là, on aperçoit une réminiscence des albums précédents, qui eux s’éloignent de STRATOVARIUS, probablement une infiltration d’eau d’une autre salle proche. On retrouve dans ce morceau (et ce, certes, dans une mesure moindre que sur les albums précédents) des traces d’ANGRAsite type « ballade Temple of Shadows » ou bien de minerai DREAM THEATER. La présence d’une « voix » féminine douce (contrairement à la voix lyrique sur les albums précédents) et les arpèges de guitare acoustique (+ un clavier Stratovarius) participent à cette ressemblance, mais contrairement à DREAM THEATER, un seul solo, court. Oui, les géologues du dimanche me diront « ça fait qu’il ne reste pas grand-chose ». C’est vrai, mais par rapport à l’album "Throughout Time", cela constitue un changement intéressant, et ça a quelque chose de « reposant ». Si l’on ne se concentre pas dessus. Par contre la taille de ce morceau est démesurée.
Pour en finir avec cette salle, mais également avec cette journée car il se fait tard, on peut dire que la LAST WARNING se forme sur un filon déjà surexploité. De plus, elle reste d’une composition instable et très fragile. Cependant, on note une amélioration dans la qualité. Si "Throughout Time" n’est qu’un album parmi tant d’autres dans la caverne Power, il constitue tout de même une étape importante dans la vie à venir de LAST WARNING. Certains mauvais plaisantins diraient que cet « essai » de la nature est un coup de pioche dans l’granite qui va mener sur un os. Ils ajouteraient que cette stalagmite porte bien son nom, car il s’agit peut-être du dernier avertissement et de la dernière chance de se ressaisir avant la disparition, mais ce serait bien sévère, car la base est là. Avec du travail, peut-être qu’il restera quelques albums à venir pour LAST WARNING avant de tomber dans l’oubli…
En attendant, je vous souhaite une bonne soirée, dormez bien car demain nous explorerons les cavernes du Death et du Black, énormes étapes. Et en parlant d’oubli… n’oubliez pas le guide, merci.
(LAST WARNING est un sextet italien de Power Metal, né en 1987 et qui n’a fourni que 3 albums à ce jour. "Throughout Time", leur dernière livraison, se démarque de leurs anciennes influences tel DREAM THEATER pour se rapprocher d’un Power/Speed ultra-conventionnelle, proche et même TROP proche du STRATOVARIUS de la grande époque "Visions". Les voix sont en particuliers très similaires. Cela dit, les 6 Transalpins n’arrivent absolument pas à effleurer le génie des Finlandais, c’est bien simple : une fois l’album fini, aucun refrain ne reste en tête, d’ailleurs on ne différencie pas les refrains avec le reste du morceau.
Une oreille est à prêter à "Bloody Dream" et son petit côté Death et à la pseudo-ballade "In The Flood", incluant une voix féminine plutôt agréable et reposante.
9 morceaux, moyenne à 6 minutes 30 + 1 bonus anecdotique, copies sans saveur, mais copies tout de même, une pochette à l’inspiration douteuse (le dos est vert fluo !), mais une prod’ propre. Rien d’extraordinaire, écoutez rapidement un titre myspace pour vous faire une idée.)
Rédigé par : Saru | 11/20 | Nb de lectures : 10313